En bref
Quoi de neuf dans le monde des échecs ? Magnus Carlsen rejoue des parties classiques, Fabiano Caruana mélange les cadences, Ian Nepomniachtchi remporte l'open de l'aéroflot et Étienne Bacrot le tournoi de Nancy. Retrouvez toute l'actu des échecs en 3 minutes chrono !
Caruana remporte le Champions Showdown, tournoi à la triple cadence
🎉🏆 Huge congratulations to the one and only Grandmaster Fabiano Caruana on winning the Champions Showdown: The Kings ! 🏅 #ChampionsShowdown #Grandmaster #FabianoCaruana pic.twitter.com/Ytc3j5aSib
— Saint Louis Chess Club (@STLChessClub) March 6, 2025
Les débats font rage entre les partisans des parties classiques et les adeptes des tournois rapides ! Carlsen veut raccourcir les parties, d'autres restent fidèles à la cadence lente. Et si la solution était de mélanger les deux ? Tel est le pari du Champions Showdown, organisé par le Saint Louis Chess Club du 4 au 6 mars 2025.
À chaque ronde, les joueurs s'affrontaient à trois cadences différentes :
- Classique : 60 minutes + 15 secondes par coup
- Rapide : 15 minutes + 10 secondes d'incrément
- Blitz : 3 minutes + 2 secondes par coup
Ce tournoi s'inspire donc du triathlon de Bienne, qui mélange depuis plusieurs années déjà les cadences.
Fabiano Caruana, après avoir terminé à une modeste 8e place au Tata Steel Chess, remporte l'événement haut la main. L'Américain n'a pas perdu une seule partie, et devance Wesley So et Hikaru Nakamura ! Malgré son apparente aisance, il a souligné la difficulté de ce format original :
C'était très difficile de commencer par la partie de blitz, car les joueurs n'ont pas le temps de s'échauffer. Commencer par la partie classique donne le temps d'entrer dans le match. En jouant directement les blitz, je me suis senti rouillé. Si on inversait l'ordre des cadences, les parties seraient sans doute de meilleure qualité. La cadence semi-classique (60+15) est la plus intéressante. Elle ressemble à une partie longue, mais il n'y a pas de deuxième contrôle de temps et l'incrément est réduit, ce qui ne laisse pas le droit à l'erreur.
Magnus Carlsen rejoue des parties classiques au championnat de Norvège
Le n°1 mondial ne joue plus guère de parties classiques, se consacrant au Chess 960 et aux cadences rapides. Mais ce week-end, le Norvégien a fait une apparition remarquée au premier échiquier de son club, l'Offerspill Sjakklubb.
Et super Magnus n'a pas perdu la main, remportant ses trois parties contre Simen Agdestein (2573), Kristian Holm Stuvik (2497) et Alparslan Isik (2477). Il gagne ainsi 4 points Elo, mais permet surtout au club créé par Magnus lui-même d'occuper la troisième place du classement. Une belle remontée, car l'Offerspill Sjakklubb était en difficulté : la présence de Carlsen a été décisive dans le sprint final, avec trois victoires lors des trois derniers matchs.
Il peut sembler étonnant de voir le meilleur joueur mondial participer à la ligue norvégienne face à des adversaires beaucoup moins bien classés que lui. Pourtant, Magnus Carlsen semble apprécier cette expérience : il se joint régulièrement à son club pour lui apporter un renfort de luxe. Tout un symbole : en 2023, Carlsen avait joué ses dernières parties en tant que Champion du monde avec son club, lui permettant de remporter la ligue norvégienne.
L'Échiquier pour la vie, fondation pour les échecs au service de l'inclusion
Jeudi 6 mars, la Fondation l'Échiquier pour la Vie a été lancée au Cercle de l'Union Interalliée, devant plus de 200 invités, dont l'ancien numéro 1 français Joël Lautier, Maxime Vachier-Lagrave et Laurent Fressinet.
L'objectif de cette fondation est "d’utiliser le jeu d’échecs comme outil de prévention et de lutte contre toutes les formes d’exclusion, de discrimination, en développant des projets de pratique du jeu d’échecs dans les domaines de la santé, du social, du handicap et dans le renforcement des liens intergénérationnels." Ses actions visent donc prioritairement les jeunes en difficulté, les personnes en situation de handicap, en particulier avec des troubles du neurodéveloppement, mais également les séniors isolés et les aidants.
Ensemble, nous mobiliserons les entreprises, les institutions et les partenaires pour élargir l'impact des échecs - atteindre les jeunes dans le besoin, les personnes handicapées et les patients confrontés à de graves maladies.
L'Échiquier pour la Vie réunit de nombreux mécènes, sous l'égide de la FACE (Fondation pour l'inclusion), en partenariat avec la Fédération Française des Échecs.
Les échecs sont un formidable outil de lien social et d’accompagnement des personnes en situation d’exclusion, notamment les jeunes. Chez FACE, nous sommes heureux d’en faire un vecteur supplémentaire d’inclusion, si nécessaire dans nos territoires !
Nous vous présenterons cette belle initiative dans votre revue d'avril, avec une interview de Franck Droin, président de cette fondation.
Étienne bacrot analyse sa victoire au tournoi rapide de Nancy
L'octuple champion de France a remporté le tournoi rapide de Nancy organisé le 2 mars. Sur sa chaîne Youtube, il analyse sa victoire décisive à la hutième ronde contre Bilel Bellahcene, deuxième du tournoi.
Ian Nepomniachtchi remporte l'open de l'aéroflot
Ian Nepomniachtchi ajoute à son palmarès une troisième victoire à l'open de l'Aéroflot, après l'avoir déjà remporté en 2008 et 2015. Il devance Richard Rapport et Andrey Esipenko, et surtout Hans Niemann, relégué à la 8e place. L'Américain avait fait couler beaucoup d'encre en annonçant sa participation, devenant le premier sportif américain à disputer une compétition sur le sol russe depuis l'invasion de l'Ukraine.
Huitième au classement, Niemann a cependant souhaité occuper la première place du théâtre des réseaux sociaux, en publiant un message en forme de défi lancé à Ian Nepomniachtchi.
Je suis heureux d'offrir à Ian Nepomniatchi 100.000 $ s'il me bat dans un match de Blitz devant l'échiquier. 18 parties 3+2, n'importe quand, n'importe où. S'il gagne, 50.000 pour lui, 50.000 pour une œuvre caritative. IL NE RISQUE RIEN.
Rappelons que les deux joueurs se sont affrontés à la 8e ronde, faisant match nul en 13 coups seulement, Nepomniachtchi ayant opté pour une variante connue de l'Espagnole afin de répéter les coups.
