En bref
Garry Kasparov dans les rues de Moscou pour une manifestation d'opposition. Le champion d'échecs et dirigeant d'opposition russe et des dizaines d'autres personnes ont été interpellées par la police à Moscou alors qu'ils tentaient de participer à une manifestation de protestation interdite.
Des dizaines d'autres personnes ont été interpellées, notamment un photographe de Reuters et deux membres d'une équipe de télévision de Reuters qui couvraient le projet de manifestation.
L'Autre Russie, coalition hétérogène d'opposants au Kremlin, avait lancé un appel à la "Manifestation du mécontentement" pour exprimer leur opposition à ce qu'ils qualifient de recul des libertés démocratiques sous la présidence de Poutine.
Quelques liens et vidéo
http://www.euronews.net/index.php?page=info&article=416948&lng=2
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30511288@7-37,0.html
http://www.romandie.com/infos/news/070414093051.d6qwu93w.asp
http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=41911&1536
http://tf1.lci.fr/infos/monde/europe/0,,3431227,00-kasparov-champion-tribunal-.html
http://www.ledevoir.com/2007/04/14/139457.html
http://en.rian.ru/russia/20070414/63650649.html
http://www.echo.msk.ru/news/369752.html
Avant la manifestation de samedi à Moscou et son arrestation par la police, « Le Journal du Dimanche » a rencontré Garry Kasparov. L'ancien champion d'échecs est devenu l'un des leaders d'"Une autre Russie", une organisation farouchement hostile à Vladimir Poutine. Il explique les raisons de son combat. Extraits :
Vous avez récemment déclaré que vous craignez pour votre sécurité personnelle. Avez-vous reçu des menaces ?
« Je reçois régulièrement des menaces. Je ne peux pas éliminer tous les risques mais je les réduis. Je tente d'éviter Aeroflot sur les longues distances. C'est juste une précaution. Souvenez-vous de ce qui est arrivé à la journaliste Anna Politkovskaïa (assassinée l'année passée, ndlr) ou à Alexandre Litvinenko (mort empoisonné, ndlr). Certains pensent que c'est de la paranoïa mais nous faisons face à un régime qui n'a pas peur de faire couler le sang. Je pense qu'ils ne reculeront devant aucune action leur permettant de prolonger leur séjour au pouvoir. »
Certains libéraux vous reprochent d'avoir accueilli dans vos rangs le Parti National Bolchevique, qualifié d'extrémiste par les autorités.
« C'est un parti légitime. En aucune façon il ne s'agit d'un parti fasciste. Ce sont des militants d'extrême-gauche et en France par exemple, ils seraient autorisés à participer aux élections présidentielles. En outre ils ont évolué et sont désormais d'ardents partisans de la démocratie. En les intégrant dans «Une Autre Russie», avons largement favorisé cette transformation. Il y a des groupes fascistes en Russie et certains sont sous la protection du Kremlin. »
Source : http://www.lejdd.fr/cmc/international/200715/ce-regime-fait-couler-le-sang_10193.html
Echec au roi, par Robert Solé
Interpellé à Moscou après avoir participé à une manifestation interdite, l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov a été retenu cinq heures par la police. Le temps de disputer une partie avec Vladimir Poutine ?
Le président russe est peut-être judoka, mais il a encore beaucoup à faire pour se mesurer à un grand maître. Personne, apparemment, ne lui a appris que l'ouverture est essentielle. Il ne sert à rien de lancer ses soldats à l'assaut et de pratiquer ensuite un jeu fermé.
Sait-il, ce monarque absolu, que le roi ne peut avancer que d'une case à la fois ? Que l'attaque à tout prix est passée de mode ? Les manuels d'échecs insistent beaucoup sur l'autocritique : un bon joueur doit connaître ses lacunes et savoir admettre ses fautes. Attention aux fins de partie ! Un mat est vite arrivé.
A quoi rime l'amende de 1 000 roubles (30 euros) qui a été infligée à Kasparov ? Le président russe aurait tort de s'offusquer du titre de son livre : Et le fou devint roi. C'était en 1987. A l'époque, Vladimir Poutine n'était encore qu'un pion, au service du KGB.
Robert Solé
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-896684,0.html