En bref
Amateurs et professionnels réunis pour une grande fête des échecs
De plus petit Elo (1100) aux Grands maîtres, tous les participants jouaient en même temps dans une salle commune, selon la volonté de la FFE, qui souhaitait mixer les mondes amateurs et professionnels. Une belle réussite.
15 ans après avoir accueilli les championnats de France jeunes, la Vendée renouait avec les compétitions nationales d’échecs, recevant durant tout le week-end les finales des 4 coupes de France. La Ville de La Roche-sur-Yon s’était portée candidate afin d’accueillir cet événement échiquéen, affichant des ambitions de développer les échecs partout, et de s’imposer dans le paysage comme une cité échiquéenne.
Une sorte de filiation pour cette commune, fondée en 1804 sur ordre de l’Empereur Napoléon Ier, lui-même joueur d’échecs, une ouverture (médiocre !) portant même son nom (1.e4 e5 2.Df3). Séduite par la volonté de la FFE que se tiennent en même temps et sur un même site les finales amateurs et professionnels, la préfecture vendéenne se montrait motivée pour recevoir les participants, confiant toute l’organisation à l’association spécialisée Route 64 Global Chess, avec le concours du club local CERY (Club d’Echecs de La Roche-sur-Yon).
On retrouvait donc au parc des expositions des Oudairies, spécialement aménagé, 160 compétiteurs issus de 40 clubs, venus de toute la France, qualifiés pour les phases finales. La première ronde était lancée samedi, à 13h30, pour la Loubatière et la Parité, avec respectivement 16 équipes dans chacune de ces catégories, disputant 5 rondes au total (cadence 50’+ 10’’), 3 à suivre le samedi, et les 2 dernières le dimanche, avec des rondes à 10 heures et 13 heures. A l’issue des 5 rondes, c’est le club C’Chartres Echecs (Nathan Fevrier, Arthur Gambier, Laurent Lenchantin et Leo Merland-Simon sont les artisans de cette victoire) qui l’importait, cumulant 14 points, suivie de près par Le Cavalier de Neuilly (12 points) et L’Echiquier Chalônnais (vainqueur en 2022). Concernant la coupe de la Parité, la redoutable équipe de Monaco l’a de nouveau emporté, pour la 3e fois consécutive, emmenée par le GM Amir Bagheri (titré en 2003, entouré de Pierre Villegas, Fiorina Berezovsky et Julia Lebel-Arias). Monaco devance La Tour Juvisy (13 points) et Châlon-en-Champagne (12 points).
Asnières l’emporte sur Chartres grâce au différentiel d’Elo cumulés…
Du côté des professionnels, bien évidemment la bataille fût rude, âpre, entre joueurs et joueuses affichant des niveaux similaires. Du côté de la Coupe de France, le lauréat du trophée en 2022, Asnières, conservait son titre, battant en finale le « petit poucet » Aix-en-Provence, seul club de N1. Mais la demi-finale fût quelque peu homérique, entre Chartres et Asnières, mettant en exergue un point de règlement quelque peu étrange…
En effet, les quatre parties s’étant conclue par des nulles, le départage se faisait au cumul des points elo des joueurs, et le gain du match revenait donc à Asnières, seuls 12 petits points elo séparant les deux équipes ! « On connaissait tous ce point de règlement avant la confrontation, donc nous nous y plions, bien évidemment », commentait le GM Maxime Lagarde, du C’Chartres Echecs. Reste que pour le spectacle et le sport, tout le monde aurait préféré des départage en blitz, comme ce fût d’ailleurs le cas lors de la finale du Top 12 féminin.
L’équipe d’Asnières était constituée des GM Jules Moussard, Aleksander Delchev, Matthieu Cornette et Jean-Marc Degraeve ; celle de Chartres des GM Maxime Lagarde, Christian Bauer, Marc’Andria Maurizzi et Namig Gukiyev. En finale Asnières affrontait donc la petite surprise de cette compétition, l’équipe d’Aix-en-Provence, très ambitieuse, emmenée par le GM Yannick Gozzoli, qui les deux dernières saisons jouait pour… Asnières, avec qui il avait remporté deux coupes de France ! Les sudistes s’étaient défaits de Strasbourg en demi-finale.
Malgré tous les efforts déployés, les Aixois n’ont pas pu réaliser l’exploit de battre l’intraitable team d’Asnières, s’inclinant 2-1. « Une déception pour nous, car notre équipe était venue pour le titre, telle était notre ambition, donc là, à chaud, je ne suis pas satisfait, même si un peu plus tard je pense que nous nous rendrons compte du très beau parcours que nous avons effectué », commentait à l’issue de la finale Yannick Gozzoli.
Enfin, du sport et du spectacle également concernant le Top 12 féminin, dont le dernier carré regroupait les équipes de Vandœuvre, Monaco, Asnières et Bischwiller. La finale opposait Vandoeuvre à Bischwiller, qui après la ronde régulière devait se départager en blitz, et au final Vandœuvre l’emportait, levant ainsi le trophée de la coupe de France.
Un beau week-end qui avait valeur de fête des échecs, et une magnifique organisation parfaitement huilée qui avait eu à cœur de soigner l’accueil et les conditions de jeu de tous les participants, qu’ils soient amateurs ou professionnels.
Texte et photos Fabrice Hodecent.