En bref
Un peu d'histoire...
« Le jeu d'échecs fait naître et fortifie en nous plusieurs qualités précieuses dans le cours de l'existence, telles que la prévoyance, parce qu'il oblige à anticiper ; la vigilance, parce qu'il exige que l'on observe tout l'échiquier ; la prudence, parce qu'il faut se garder de jouer des coups sans réfléchir ; enfin, nous y apprenons la plus importante leçon pour la vie : quand tout semble aller mal, nous ne devons jamais nous décourager, mais toujours espérer que les choses iront mieux, toujours chercher résolument la solution de nos problèmes. » Benjamin Franklin (1783, la morale des échecs).
La naissance du jeu d'échecs est bercée de nombreuses légendes. Pour les uns, le jeu serait né en Inde, en 2000 avant JC, pour d'autres, son existence est attestée dès 500 avant JC, à l'époque de Bouddha. D'autres encore placent la naissance du jeu au 1er siècle avant JC. en Grèce. Palamède y aurait trouvé un moyen de donner quelques loisirs à ses soldats.
Le Ve siècle de notre ère est néanmoins l'époque la plus communément reconnue par les historiens pour la naissance du noble jeu. Ici encore la légende prend le pas sur la réalité. L'invention du Chaturanga, littéralement "quatre rois", est attribuée à Sissa, philosophe et brahmane du nord de l'Inde. Selon certains, le sage souhaitait par ce jeu distraire un monarque neurasthénique. Le Chaturanga se présentait en un jeu de 64 cases et se pratiquait à deux ou à quatre joueurs. Le hasard y prenait une part importante car les joueurs utilisaient des dés. Impressionné et ravi par cette invention, le souverain indien, voulut remercier Sissa et lui proposa de choisir lui-même sa récompense. Sissa répondit :
" Il me faudrait un peu de blé. "
" C'est parfait Sissa, répondit le monarque, mais combien en veux-tu donc ? "
" Voilà : vous placerez un grain de blé sur la première case de l'échiquier, puis deux sur la deuxième case, quatre sur la troisième et ainsi de suite, en doublant le nombre de grains à chaque nouvelle case jusqu'à la soixante-quatrième et dernière ".
Amusé et soulagé par cette requête le roi accepta tout de suite. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir qu'au bout du compte, cela faisait quelque 18 446 744 073 709 551 615 grains de blé, soit 18 quintillions, 446 quatrillions, 744 trillions, 73 billions 709 millions 551 mille 615 grains ! Si l'on admet qu'un grain de blé pèse environ un décigramme (un dixième de gramme), la demande de Sissa s'élevait à plus de 1800 milliards de tonnes, plus que la terre n'en a produit depuis le commencement des temps.
Comment joue-t-on aux échecs ?
La partie d'échecs se joue sur un échiquier composé de 64 cases colorées alternativement en noir et en blanc. Chaque joueur joue une pièce à la fois, et permet ainsi à son adversaire de jouer à son tour. Les deux joueurs jouent donc alternativement. Un joueur « a le trait » lorsque son adversaire a terminé son coup. Par convention, le joueur qui mène les pièces blanches débute toujours la partie. Notez que jouer est obligatoire, il n'est pas possible de « passer son tour ». Chaque joueur à 16 pièces à sa disposition, de sorte qu'au début de la partie, il y a 32 pièces en tout sur l'échiquier. Ces 32 pièces sont, au départ, disposées conformément au diagramme ci-dessous.
Dans chaque coin se trouve une Tour, représentée dans le diagramme par le symbole ♖ Remarquez que l'échiquier est toujours placé de telle manière que la case située à l'extrême droite de chaque joueur soit une case blanche. Chaque joueur a 8 Pions situés sur la seconde rangée et les pièces disposées sur la première rangée le sont de la manière suivante :
A côté de chaque Tour se trouve un Cavalier, avec le symbole ♘
A côté de chaque Cavalier se trouve un Fou, avec le symbole ♗
La quatrième pièce à partir du côté gauche (du point de vue des Blancs), ou la quatrième à partir du côté droit (du point de vue des Noirs), est la Dame avec le symbole ♕
Remarquez que cette pièce doit toujours être placée initialement sur une case de sa propre couleur.
La quatrième pièce à partir du côté droit (du point de vue des Blancs), ou la quatrième à partir du côté gauche (du point de vue des Noirs), est le Roi avec le symbole ♔
Celui-ci doit toujours être placé initialement sur une case de couleur opposée à la sienne.
Le but du jeu d'Echecs
L'objet de la partie est de placer le Roi adverse dans une position telle qu'il ne puisse éviter d'être pris au coup suivant. C'est ce qu'on appelle « faire échec et mat ». Le Roi est « en échec », s'il est attaqué (menacé) par une ou plusieurs pièces adverses, même si ces pièces ne peuvent elles-mêmes bouger. L'annonce de l'échec n'est pas obligatoire. Un joueur ne doit pas jouer un coup qui met ou laisse volontairement son propre Roi en échec.
Chaque joueur peut prendre toutes les pièces de son adversaire avec les siennes, sauf le Roi.
« On ne prend jamais le Roi aux échecs » ces paroles célèbres remontent à Louis VI, dit le Gros. À la bataille de Brémule, que ce roi perdit contre Henri Ier d'Angleterre (le 20 août 1119), un archer anglais avait pu se glisser jusqu'à lui et saisissant la bride de son cheval criait à plusieurs reprises : « Le roi de France est pris. » Sur quoi Louis, se dressant sur ses étriers, lui fendit la tête d'un coup d'épée en disant : « Ne sais-tu pas qu'on ne prend jamais le Roi aux échecs. »
Le joueur dont le Roi vient d'être mis en échec devra obligatoirement parer cet échec avant tout autre chose. S'il n'existe aucun coup pour soustraire le Roi à l'échec, le Roi est alors « échec et mat » et la partie est perdue. Dans les cas où le Roi est seulement en « échec », sans être « mat », il existe trois façons de parer l'échec :
1. Déplacer le Roi pour échapper à l'échec.
2. Prendre la pièce qui met le Roi en échec.
3. Intercaler une autre de ses pièces entre le Roi et la pièce adverse qui met le Roi en échec.
Même si « l'échec et mat » est l'objectif final du jeu d'échecs, toutes les parties ne vont pas jusqu'à ce terme. Le joueur accusant un retard matériel très important ne lui offrant plus aucune chance de vaincre, voire d'annuler la partie, ou s'il est menacé d'un « échec et mat » forcé quelques coups plus tard, peut aussi abandonner la partie avant de se faire « mater ». Ceci met immédiatement fin à la partie.