En bref
1. Surinvestir émotionnellement votre enfant qui joue aux échecs
Il est naturel de vouloir que votre enfant réussisse, mais un engagement émotionnel trop intense de votre part peut mettre une pression inutile sur lui. Les enfants perçoivent et absorbent vos émotions : montrez de l'enthousiasme et apportez votre soutien inconditionnel, mais gardez vos attentes et vos angoisses pour vous ! N’oubliez pas que c’est votre enfant qui joue, pas vous.
2. Critiquer les entraîneurs
Les entraîneurs sont vos alliés dans la progression de votre enfant aux échecs. Critiquer leurs méthodes devant l'enfant peut saper leur autorité et créer de la confusion. Si vous avez des inquiétudes, discutez-en avec l'entraîneur en privé.
3. Ne penser qu’à la progression de l'enfant
L’apprentissage rigoureux est essentiel pour progresser, mais les enfants ont aussi besoin de temps pour jouer librement, explorer des stratégies par eux-mêmes et apprendre de leurs propres erreurs. Ces moments qui ne visent pas à progresser, mais simplement à s’amuser, sont essentiels pour que l’enfant conserve sa passion pour les échecs, et trouve ses propres chemins pour progresser.
4. Dramatiser les défaites
Apprendre à perdre est aussi crucial que d'apprendre à gagner. Aidez votre enfant à voir ses défaites comme des opportunités d'apprentissage, et non comme des catastrophes. Encouragez-le à analyser ses parties perdues pour en tirer des leçons, et ne le critiquez jamais pour ses mauvais coups. D’ailleurs, auriez-vous vraiment fait mieux à sa place ?
5. Idolâtrer le classement Elo
De nombreux parents ont les yeux rivés sur le classement Elo de leur enfant, qui donne une indication de leur niveau de jeu. Les échecs doivent rester un jeu et une source de plaisir, et l’obsession pour le classement peut rapidement devenir très pesante pour votre enfant. De plus, votre enfant continue souvent à progresser même si son Elo stagne ou recule. Tout le monde peut connaître une mauvaise passe lors des compétitions, et la hausse du classement n’est pas linéaire, mais s’effectue plutôt par paliers. Chacun son rythme, rien ne sert de brusquer votre enfant !
6. Sous-estimer l'aspect social du jeu
Les échecs sont aussi une activité sociale, et la rencontre avec d’autres jeunes est un aspect essentiel pour que les enfants soient épanouis. Encouragez votre enfant à interagir avec d'autres joueurs, à rejoindre un club et à participer à des tournois. Cela développe non seulement ses compétences aux échecs mais aussi ses compétences sociales. La victoire n’est pas le seul objectif des échecs !
7. Projeter vos propres ambitions sur votre enfant
Il est important que l'intérêt pour les échecs vienne de l'enfant et non d'une volonté de réaliser à travers lui vos propres rêves inassouvis. Soutenez ses ambitions, pas les vôtres.
8. L’absence de routine et de discipline
Comme toutes les activités, le jeu d'échecs demande une pratique régulière. Aidez votre enfant à établir une routine de jeu qui respecte son rythme. L’inscription en club est à cet égard une très bonne décision, car elle fixe un rendez-vous échiquéen régulier à votre enfant, qui aura par exemple un cours chaque samedi, ou un tournoi chaque dimanche.
9. Omettre les pauses et la détente
Le cerveau a besoin de repos, surtout pour un enfant. Assurez-vous que votre enfant prend des pauses régulières pendant les entraînements et entre les tournois pour éviter d’être dégoûté des échecs. Prévoyez des jeux ou des activités autres que les échecs lorsque votre enfant participe à un tournoi, pour qu’il puisse réellement se décontracter.
10. Ignorer les aspects nutritionnels et physiques
Les échecs sont un sport de l'esprit, mais l'esprit fonctionne mieux dans un corps bien nourri et actif. Assurez-vous que votre enfant mange bien, reste hydraté et fait de l'exercice régulièrement. Si la préparation technique et l’entraînement régulier sont indispensables pour progresser, n’oubliez pas les fondamentaux que sont le repos et la bonne alimentation !
Conclusion : restez dans votre rôle de parent bienveillant !
En évitant ces erreurs, vous aiderez votre enfant non seulement à progresser aux échecs mais aussi à développer des compétences qui lui seront utiles tout au long de sa vie. Le chemin vers la maîtrise des échecs est long et exigeant, mais avec un soutien affectueux, il peut être incroyablement gratifiant. Encouragez, soutenez, et surtout, profitez de cette belle aventure ensemble, mais chacun dans son rôle !
Ces recommandations sont extraites du guide "Mon enfant joue aux échecs" par Mathilde Choisy, experte en neuropsychologie et psychologie, et double championne de France dans la catégorie juniore.
Sa lecture sera très précieuse si votre enfant est passionné par les échecs !