En bref
Lettre aux Présidents de clubs
Chers Amis, chers Collègues,
Il y a déjà dix-sept ans, j’ai accepté la présidence du club d’Échecs de Châlons-en- Champagne ; celui-ci comptait alors cinq licenciés. Aujourd’hui nos deux cents licenciés se retrouvent chaque semaine pour partager des moments de convivialité autour du Jeu d'Échecs. Quant aux salariés du club, ils sillonnent la ville et participent aux initiations dans nos établissements scolaires. Le titre de Champion de France 2010 est venu souligner le travail de toute une équipe de bénévoles durant ces années.
D'un autre côté j'ai observé le développement des Échecs en France et constaté que nous étions nombreux à souhaiter une Fédération proche des clubs et qui prend le temps de les écouter. En conséquence je suis aujourd’hui candidat à la présidence de la Fédération Française des Échecs.
« Avec votre soutien, mon engagement au service de vos projets et du développement de nos clubs sera total. »
Nous sommes nombreux à souhaiter une Fédération proche des clubs et qui prend le temps de les écouter. L’équipe que j’ai réunie autour de ma candidature sera donc la vôtre. Aucune idée ne peut fonctionner dans l’isolement, le repli sur soi-même. Le Jeu d'Échecs est porteur de valeurs universelles, d’échange et de partage. Je crois sincèrement que notre Fédération doit être apolitique et s'ouvrir sur les autres.
Un projet au service des clubs
Vous l’aurez compris, c’est sur ce point que des différences majeures sont nées entre les candidats. Notre philosophie est différente. Nous souhaitons être une Fédération au service des clubs. Trop de dirigeants, en particulier dans les zones rurales, ne se sentent pas soutenus par la Fédération. Le risque de découragement est important. Ce n’est pas acceptable.
« Nous devons réagir et être présents à leurs côtés à chaque moment de leur développement. »
Des outils informatiques adaptés à l’ensemble des besoins des clubs doivent être mis au point. À votre écoute, la Fédération doit mener une large consultation des besoins et des attentes de chacun. Le retour d’expérience des clubs, leurs témoignages, sont essentiels à la mise en place de lignes de conduite véritablement impulsées par la majorité.
Le développement du Jeu d'Échecs
Chacun est conscient que le renforcement de nos clubs passe par un maillage des établissements scolaires. Nos enfants sont l’avenir de notre discipline. Nous avons bien compris que l’initiation la plus étendue possible permettra d’attirer les plus curieux et les plus motivés vers nos clubs et de donner une assise pyramidale à notre Fédération. Partant de cette base solide, nous pourrons ensemble (Fédération, Ligues, Comités, Clubs) envisager de construire des projets inédits. Je tiens à souligner qu’un certain travail a été accompli ces quinze dernières années. Nous devons poursuivre et améliorer la formation de nos éducateurs, c'est un point clef. Le lien entre les clubs et la Fédération est essentiel. Le contact doit être renoué.
« Nous soutiendrons les clubs à l'aide d’une cellule dédiée au développement du Jeu d'Échecs. »
Les Présidents de clubs et leurs formateurs ne doivent en aucun cas se sentir délaissés. Conscients du besoin d’une Fédération au service des clubs et des licenciés, nous serons là pour les accompagner et les aider.
Le Jeu d’Échecs, un modèle social
Au-delà du plaisir de jouer, de la compétition, le Jeu d’Échecs est un vecteur d’intégration, de développement, voire de préservation de la personne. De nombreux clubs sont présents dans les quartiers sensibles et entretiennent un lien avec des populations ayant un sentiment d’abandon ou de rejet. Nous serons à leurs côtés. La présence des clubs dans les maisons de retraite va dans le même sens. Des études scientifiques montrent les bénéfices de la pratique échiquéenne pour les personnes âgées. Ainsi, de jeunes formateurs apporteront un peu de présence à des personnes parfois isolées.
« Nous amplifierons donc ces échanges inter-générationnels profitables à tous. »
Nous avons un rôle à jouer dans les hôpitaux et maisons d’arrêt. Le Jeu peut également s'avérer très positif pour les personnes souffrant d'un handicap. Autant d’éléments d’intérêt public qui seront le fondement de nos démarches. Nous devons donc adapter nos formations à ces populations particulières et permettre à nos formateurs de dispenser leurs enseignements sous des angles différents. Concernant ces nouveaux axes de développement nous serons là pour épauler nos clubs.
Vous êtes la Fédération
Nos clubs sont importants, sans eux, rien n’est possible. Les bénévoles et salariés des clubs réalisent un immense travail. La vie des clubs est l’essence de la Fédération. Celle- ci est la somme de la vitalité de chacun.
« Ses décisions vous concernent. »
Elles doivent être le fruit d'une concertation. Nous ne voulons pas que les pouvoirs soient concentrés sur un nombre de personnes trop restreint. La Fédération n’appartient à personne en particulier mais à tous les passionnés du Jeu d’Échecs. Nous souhaitons instaurer un climat de confiance entre les clubs et la Fédération, recréer de la cohésion, du dialogue. La Fédération doit être équitable et juste, c'est l’Association telle que nous la concevons. Il sera donc fait privilège exclusif à l’intérêt général.
Le choix d’un modèle économique
Le développement de notre activité passe en premier lieu par des femmes et des hommes responsables. L’expérience de chacun constitue toute la richesse que nous réservons au développement du noble Jeu. Mais nous serions bien naïfs si nous édulcorions le nerf de la guerre : l’argent ! Bien sûr, nous subissons encore le déclin économique global. Des subventions réduites, voire supprimées, des licenciés moins nombreux dans nos tournois... Mettons le problème sur la table : comment améliorer le budget des clubs et de la Fédération pour servir le Jeu d’Échecs ? Nous avons des questions porteuses de réponses concrètes :
L’affectation du budget est-elle optimale ?
Certains choix de la Fédération ne doivent-ils pas être modifiés ?
D’autres pistes expérimentées ?
Ne faut-il pas réévaluer le rôle de nos Comités et de nos Ligues ?
Nous souhaitons renforcer la responsabilité des Ligues, garantir leur proximité avec les Comités Départementaux et les clubs, et ainsi homogénéiser le territoire. La Fédération ne décidera rien unilatéralement, mais de concert avec eux. Un autre point important est l’absence de cellule économique au sein de la Fédération : c’est une lacune que nous pallierons.
« Nous devons être présents sur le terrain du sponsoring. »
Des contacts sont déjà pris en ce sens. Mais quel intérêt si les clubs n’en tirent pas bénéfice au quotidien ? Quel Président de club ne souhaiterait pas ponctuellement le cofinancement de matériel ou un appui logistique provenant d’un sponsor important ? Ceci ira de pair avec la création d’une cellule administrative rompue aux demandes de subventions auprès des collectivités publiques, qui répondra aux clubs. Voilà comment la Fédération apportera un soutien concret. Enfin, tant qu’il le faudra, la Fédération sollicitera l’État pour voir augmenter son effort financier à destination de notre sport.
Comment faire progresser le haut niveau ?
Le développement des « Échecs de masse » fera éclore les champions de demain. La corrélation entre l’augmentation des titrés et le nombre de licenciés français n’est pas un hasard. La détection et l’encadrement permettront d’accompagner les jeunes talents. Ceci aura lieu dans le respect de nos valeurs. L’équilibre de vie de l’enfant devra être préservé autant que son esprit sportif aiguisé. Au sein de la Fédération, la commission « Jeunes » devra nous permettre d’être informés des méthodes d’entraînement des autres grandes fédérations. Nos propres méthodes devront être actualisées.
Des réflexions seront menées concernant l’encadrement et le soutien des équipes de France. Comment rendre nos joueurs plus performants ?
Comment soutenir matériellement ceux qui en ont besoin ?
Comment éviter la mise à l’écart de certain(e)s d’entre eux ?
Comment les faire contribuer directement à notre développement ?
Comment anticiper la succession de notre élite ?
Le débat sera ouvert et des réponses apportées. Est-il normal que la meilleure joueuse de France ne soit pas soutenue par la Fédération ? Que le septuple champion de France ne participe pas aux Olympiades ? Nous nous emploierons à rétablir le dialogue.
Par ailleurs, alors que notre Fédération et nos Ligues bénéficient de forts financements publics par rapport aux autres pays, la France n'a toujours pas de tournoi de très haut niveau dans son calendrier !
« Nous devons avoir notre Wijk aan Zee à nous. »
Là aussi, avec la collaboration de tous, nous entamerons des démarches avec des partenaires économiques.
Une Fédération, une famille
Ensemble, nous représentons la famille du Jeu d’Échecs : une culture et un langage universels qui rassemblent des femmes et des hommes au-delà des frontières. Nos héros s’appellent Capablanca, Fischer, Karpov, Kasparov, Anand ; nous passons des heures à étudier leurs chefs-d’œuvre. Nous partageons avec eux notre passion et sommes naturellement curieux quand, quelque part dans le monde, apparaît une nouvelle légende. Aujourd’hui elle nous vient de Norvège et demain, qui sait ? Cultivons notre universalité et notre respect de l’autre.
Alors quel que soit le résultat du débat qui mènera à l’élection du nouveau Président de la Fédération, nous devrons œuvrer ensemble pour le bien de cette famille. Quand le temps du débat, des échanges et des contradictions sera passé,
« il faudra s'unir pour avancer ensemble. C’est dans cet esprit que je travaille avec mon équipe et c’est dans cet esprit qu’elle vous sera dévouée. »
Amicalement,
Diego SALAZAR
Contact : 2013salazar@gmail.com
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