En bref
Article publié dans la revue Europe-Echecs N°699 — Juin 2019 — Dans la rubrique « La joueuse du mois » à l'occasion de l'anniversaire de Susan Polgar, à Hyères, où l’aînée des sœurs Polgar, Susan, championne du monde en 1996, était la marraine du championnat de France des jeunes.
Georges Bertola : Votre père affirme que le talent, le génie, sont le résultat de l’acquis et non de l’inné. On ne naît pas génie, mais on le devient ?
Susan Polgar : Pour l’essentiel, je suis d’accord avec la théorie de mon père. Bien sûr, l’idéal serait d’avoir de bons gènes et de travailler beaucoup. Toutefois, je pense que le plus important est le travail. La théorie de mon père est basée sur le fait de l’appliquer très tôt, dès l’âge de trois ou quatre ans. Beaucoup de choses se décident à ce moment-là, au sujet du potentiel de l’enfant par rapport à l’attention qu’on lui accorde et l’environnement dans lequel il évolue. Même une seule phrase dévalorisante qui revient sans cesse, comme par exemple « Tu n’es pas bon », par rapport à un autre à qui on dit « Comme tu es doué », peut avoir des conséquences. C’est pourquoi ces trois, quatre ou cinq premières années sont primordiales pour l’avenir de l’enfant.
Vous êtes, avec vos sœurs par la suite, la première à avoir contesté la domination des joueuses venues de l’URSS, et particulièrement de Géorgie. Étiez-vous préparées spécialement pour le faire ?
Non, je n’étais pas vraiment préparée, j’aimais avant tout jouer. Avec mes sœurs, nous nous entraînions intensément pour voir jusqu’où cela nous conduirait. Notre premier grand challenge eut lieu en 1988, lors de l’Olympiade de Thessalonique, lorsque que nous avons remporté la médaille d’or pour la Hongrie, devant l’URSS et la Yougoslavie. C’est intéressant, parce qu’à cette époque nous avions déjà des Elo supérieurs à toutes les autres joueuses. Saviez-vous que presque toutes les joueuses avaient obtenu un bonus de 100 points Elo supplémentaires de la part de la FIDE, sauf moi ? C’est pour cette raison que le 1er janvier 1987, la Géorgienne Maia Chiburdanidze m’a devancée à la 1re place du classement mondial. Battre les Géorgiennes n’était qu’une étape dans notre progression.
Le fait d’avoir été rejetée par votre propre pays, très critiquée jusqu’à qualifier l’expérience du phénomène Polgar comme « L’exploitation du travail des enfants », pour citer le GMI Portisch, par exemple, cela vous a-t-il perturbé dans votre progression ?
Portisch ne croyait pas du tout à la théorie de mon père et à son expérience, comme tant d’autres d’ailleurs ! À l’époque, il m’a dit : « Les femmes ne peuvent pas jouer aux échecs comme les hommes, ne perds pas ton temps dans cette voie. » Portisch n’avait rien contre moi et ma famille, mais il n’y croyait tout simplement pas. C’était la partie la plus difficile que de grandir dans cet environnement hostile, dans une atmosphère négative, car la plupart des gens pensaient que les femmes ne pouvaient pas jouer au même niveau que les hommes. Certains ont attaqué mon père en l’accusant d’abus contre ses enfants, en les obligeant à jouer aux échecs. À cette époque, c’était révolutionnaire car il y avait peu de femmes qui jouaient aux échecs. La norme était que les filles devaient jouer à la poupée. Mais mes sœurs et moi aimions les échecs, nous trouvions du plaisir en nous amusant avec le jeu. Cela paraissait complètement fou, comme si nous avions été sur la lune.
Lorsque que vous devenez championne du monde en 1996, était-ce une étape ou votre objectif ultime ? Depuis, vous n’avez apparemment plus poursuivi la compétition avec autant de motivation, de détermination ?
Je pense que le moment le plus important de ma carrière fut lorsque j’obtins le titre de grand-maître international, en 1991. Je fus la première à obtenir le titre de manière régulière, sans avoir besoin des points Elo supplémentaires accordés aux femmes. Après avoir brisé un certain nombre de barrières [en 1986 elle est la première femme à se qualifier pour le championnat du monde masculin], je me suis dit « mission accomplie ». Ensuite, j’ai gagné le championnat du monde de blitz et de rapides, et le titre de championne du monde classique. J’ai alors pensé que c’était le bon moment pour réaliser un rêve, faire autre chose pour les échecs.
En utilisant ma notoriété pour ouvrir des portes, pour explorer d’autres domaines et rendre les échecs plus populaires et plus visibles pour la nouvelle génération. J’ai fondé mon centre d’échecs, à New York, en espérant tout particulièrement ouvrir des portes pour les jeunes filles. Je voulais que les gens respectent les échecs comme d’autres sports, le tennis ou le basket, par exemple, que les résultats soient publiés dans les journaux, pas uniquement uniquement dans la presse échiquéenne.
Je pense que le monde des échecs s’est beaucoup amélioré au cours des 20 dernières années. Il y a plus d’argent, ce qui fait partie de la reconnaissance. Magnus Carlsen est un héros, du moins en Norvège, beaucoup connaissent son nom. Sur un plan plus général, les échecs ont été intégrés dans la vie courante, plus acceptés dans la société, mais je pense qu’il y a encore un long chemin à faire. C’est dans cette direction que je travaille énormément, surtout aux États-Unis. Depuis 2002, ma fondation nous a permis de faire un grand pas en avant en ce qui concerne les compétitions pour les jeunes filles et les femmes. Je n’ai pas de regret d’avoir arrêté la compétition, malgré le fait que j’ai fait un « come back » en 2004, quand j’ai joué l’Olympiade pour les États-Unis. J’ai obtenu deux médailles d’or et deux médailles d’argent et j’ai réalisé ma meilleure performance, après une pause de près de 9 ans.
Je me suis retirée en 1996, sans en avoir vraiment l’intention. J’attendais l’organisation du match pour défendre mon titre mondial. La FIDE n’a rien fait et lorsque je me suis retrouvée enceinte, c’est à ce moment-là qu’elle a décidé d’organiser le match ! J’ai demandé un peu de temps, mais ils m’ont enlevé le titre et je suis allé jusqu’au Tribunal Arbitral du Sport à Lausanne pour me défendre, une longue histoire.
Les échecs ont eu une période de grande visibilité lors du match du siècle Spassky-Fischer en 1972 ou ceux opposant Karpov à Korchnoi ou Karpov à Kasparov. La presse mondiale s’intéressait aux échecs. De nos jours, Carlsen a amené un peu plus d’audience, mais nous sommes encore très loin d’avoir une telle visibilité. Comment l’expliquez-vous ?
En ce qui concerne Spassky-Fischer, les raisons étaient avant tout politiques. La guerre froide sévissait entre l’URSS et les États-Unis. C’était un moment particulier, le monde était inquiet devant l’éventualité d’une guerre, d’une guerre nucléaire. C’était un duel entre deux grandes puissances qui se mesuraient et cela a été monté en épingles par les médias pour désigner, au moyen du jeu d’échecs, quel était le meilleur système, le communisme ou le capitalisme. Bien sûr, Fischer était aussi quelqu’un de très singulier, doté d’une forte personnalité. Il y a un autre aspect du point de vue de l’image, l’Union soviétique était représentée par une équipe et Spassky a bénéficié de tout le soutien possible du système avec l’appui du gouvernement et des meilleurs grands-maîtres, tandis que Fischer représentait l’image du mauvais garçon qui n’avait pas beaucoup de soutien ou, plus précisément, qui ne voulait pas être aidé. Il voulait réussir par lui-même et, ce qui est incroyable, c’est qu’il l’a fait !
Il faut ajouter que Spassky a accepté tous les compromis pour jouer ce match, un autre que lui se serait contenté d’appliquer le règlement qui lui permettait de garder le titre de champion du monde par forfait. Je connais bien Boris, il est venu souvent à Budapest dans les années 1990, durant la période où Fischer y résidait. J’ai parlé plusieurs fois avec eux, surtout avec Boris et j’ai toujours eu l’impression que, dans son subconscient, Spassky voulait que Fischer gagne, que c’était mieux pour le monde des échecs. Il ne pouvait dissimuler une certaine lassitude de porter la couronne mondiale.
En 1972, Fischer était meilleur que lui, Spassky pensait avoir eu son point culminant en 1969. Lorsque vous admettez que votre adversaire est plus fort, si vous acceptez ce fait, vous êtes presque perdant avant le match. Après le match, ils sont restés bons amis et Spassky, qui vivait en Union soviétique, ne devait pas le laisser paraître. Bien des années après, mon sentiment est qu’il n’a pas fait exprès de perdre, mais, inconsciemment cela lui importait peu.
Avez-vous vécu d’autres rencontres inoubliables dans le monde des échecs ?
J’ai un joli souvenir lorsque j’étais adolescente. C’était à Moscou en 1981, j’avais 12 ans. Il y avait un grand tournoi dans lequel Tal jouait. Nous nous y sommes rendus et je n’en croyais pas mes yeux, lorsque j’ai vu Mikhaïl Tal en chair et en os. Ce jour-là, il jouait contre Vaganian. J’ai dit à ma mère : « Quel rêve de pouvoir jouer un blitz contre Tal ! ». Après chaque coup, Tal se rendait dans le hall pour fumer et c’est à ce moment que ma mère, qui parlait parfaitement le russe, l’a interpellé pour lui demander : « Ce serait fantastique si vous pouviez jouer un blitz avec ma fille après la partie. » Et, à la surprise générale, Micha a répondu « Oui, bien sûr. Pas de problème. » Et plus surprenant encore, après 15 à 20 minutes, il a offert la nulle pour venir jouer contre moi. C’était incroyable, j’avais les Blancs dans la première partie et il a joué une défense Philidor, j’ai réussi une jolie partie en sacrifiant deux pièces et j’ai fait nulle. Il est resté un instant abasourdi. Après, nous avons joué quelques parties que j’ai perdues. Un très beau souvenir !
J’ai pu voir pour la première fois Maia Chiburdanidze, en 1978, à Budapest. Elle venait d’être sacrée championne du monde à 17 ans. Je n’avais que 9 ans et elle m’avait beaucoup impressionnée par sa manière de dominer ce tournoi organisé dans ma ville natale. Six ans plus tard, le 1er juillet 1984, j’étais 1re au classement Elo mondial féminin. C’est le point de départ de notre rivalité. Les gens s’interrogeaient pour savoir qui était la plus forte, la championne du monde ou la n°1 mondiale. À cette époque, je me concentrais sur l’amélioration de mon jeu. Je voulais surtout obtenir le titre de GMI. C’est pourquoi j’avais retardé mon entrée dans le cycle mondial féminin.
De Tilburg 1994 à Calvia 2004
J’ai affronté Maia à de nombreuses reprises, aux Olympiades, aux Candidates, etc. De manière heureuse, j’ai obtenu de bons résultats contre elle. En fait, je n’ai perdu qu’une seule partie (+8 =7 -1). En 1995, avant de défier la tenante du titre, Jun Xie, j’avais d’abord dû croiser Maia sur ma route. Nous avions fini à la 1re place ex aequo du tournoi des Candidates de Tilburg, en novembre 1994. Quatre mois plus tard, à Saint-Pétersbourg, j’avais gagné notre match de départage sur le score de 5,5-1,5. J’ai ensuite conquis le titre mondial, en 1996, en battant Jun Xie (8,5-4,5), et je me suis retirée de la compétition. Je n’ai plus participé à aucun événement sérieux jusqu’à l’Olympiade de Calvia, en 2004. À nouveau, j’ai rencontré Maia. Cette partie est peut-être la préférée de ma carrière.
Susan Polgar (GMI) commente...
Polgar,Zsuzsa (2567) - Chiburdanidze,Maia (2503), Olympiad Women-36 Mallorca (6), 20.10.2004. Ouverture anglaise [A17] [Zsuzsa Polgar (GM)]
1.♘f3
J’avais préparé une idée intéressante spécialement pour cette partie, avec mon 9e coup (9.g4!), en premier lieu pour surprendre mon adversaire.
1...♘f6 2.c4
Enfant, j’étais plutôt une joueuse de 1.e4. J’ai ensuite changé basiquement pour 1.d4. Dans cette partie, j’ai choisi l’Anglaise, une ouverture que j’avais rarement employée dans ma carrière.
2...e6 3.♘c3 ♗b4 4.♕c2 0-0 5.a3 ♗xc3 6.♕xc3
J’avais trouvé un bon nombre de parties de Maia, dans cette position. Jusqu’ici, tout marche selon mes plans.
6...c5 7.b4 b6 8.♗b2 d6
Un joli coup pour préparer e6–e5, qui neutraliserait effectivement la batterie Fou et Dame des Blancs sur la grande diagonale a1-h8. Si 8...♗b7 9.g4 marche bien.
9.g4!
C’est l’idée nouvelle, et c’était la raison de mon choix pour ce schéma d’ouverture. Cette conception est une exception au principe qui veut que l’on roque vite pour abriter son Roi. Maintenant, il est clair que mon Roi n’aura aucun abri sûr, d’un côté ou de l’autre de l’échiquier, vu que j’ai déjà avancé mes pions en b4 et g4. Le coup standard est 9.g3.
9...♗b7
Les Noirs ne pouvaient pas jouer immédiatement 9...e5?! car après 10.♘xe5! dxe5? 11.♗g2 la Tour a8 se retrouve piégée dans son coin.
10.g5
Le Cavalier attaqué en f6 doit bouger. Il ne peut se déplacer que sur les cases d’où il contrôlera g6, pour éviter le mat.
10...♘h5
Le meilleur coup. Sur 10...♘e8 j’avais planifié 11.♖g1
11.♖g1
La suite naturelle de mes deux derniers coups. Il était important de bouger ma Tour h1, pour libérer mon Cavalier du clouage.
11...e5!
C’est encore la meilleure défense. J’ai commencé à avoir quelques doutes sur la justesse de mon plan, mais Maia dépensait un temps considérable. J’espérais qu’elle commette éventuellement une imprécision ou qu’elle fasse une erreur.
12.♗h3
J’ai pratiquement achevé mon développement, mais mon Roi reste scotché au centre, ce qui m’empêche de connecter mes Tours.
12...♘f4
Je craignais beaucoup plus 12...f5! 13.gxf6 ♕xf6
13.♗f5
La tactique avec 13.♘xe5 dxe5 14.♕xe5 ne fonctionne pas à cause du rusé 14...♘d3+! 15.exd3 suivi du fatal 15...♖e8 C’est le moment clé de la partie. Maia va encore dépenser beaucoup de temps, mais elle va tomber dans mon piège, à cause d’une erreur de calcul.
13...g6?
Maia a vu la combinaison qui va suivre. Elle a juste mal évalué la position à la fin de la variante clé. 13...♘c6 était la meilleure alternative. Sinon, sur 13...♘d7 j’aurais joué 14.♖g4 menaçant 15.Txf4.
14.♘xe5!!
À première vue, cela ressemble à une combinaison typique pour ouvrir la grande diagonale, mais elle est bien plus piégeuse qu’elle n’en a l’air.
14...♘xe2
Comme elle s’y attendait, Maia a répondu très vite. Il y avait d’autres variantes intéressantes :
14...gxf5 15.♘c6+- et les Blancs gagnent.
14...dxe5 15.♕xe5 f6 (15...♘g2+ 16.♖xg2) 16.♕xf4 gxf5 17.gxf6+ ♔f7 (17...♔h8 18.f7+) 18.♖g7+ ♔e8 19.♕e5+
14...♖e8 15.♘xf7 et les Noirs perdent.
14...♕e8 quand j’avais vu cette ressource défensive, j’avais failli abandonner l’idée de mon sacrifice. Je ne peux pas bouger mon Cavalier de la case e5 en raison de la menace de mat en e2. Heureusement, j’ai trouvé l’élégant 15.♗e4!! et après 15...♗xe4 16.♘g4! est le plus précis. Et si 16...♘d3+ 17.♕xd3 ♗xd3 18.♘h6#
14...♕e7! était relativement la meilleure défense, avec là encore 15.♗e4!! dxe5 (15...♗xe4 16.♘c6 ♘d3+ 17.♔f1+-) 16.♗xb7 ♘xe2 (16...♕xb7 17.♕xe5 f6 18.♕xf4 et les Blancs gagnent.) 17.♔xe2 ♕xb7 18.♕xe5 f6 19.♕e6+ ♖f7 20.♗xf6 et malgré les deux pions de moins, les Noirs peuvent garder quelques espoirs de sauver la partie.
15.♘xf7!!
Ma Dame, ma Tour et mon Fou étaient déjà en prise, et mon Cavalier se retrouve lui aussi attaqué. L’idée de son contre-sacrifice au coup précédent, avec 14...♘xe2, est que 15.♔xe2 dxe5 16.♕xe5?? tombe sur 16...♖e8 et ma Dame est perdue.
15...♘xc3
15...♔xf7 16.♕g7+ ♔e8 17.♗f6 ♖f7 18.♕g8+ ♖f8 19.♕e6+
15...♖xf7 16.♕h8#
16.♘h6+!
Le coup clé de toute la combinaison ! Mais pas 16.♘xd8?? ♖xd8 17.♗e6+ ♔f8 18.♗xc3 ♖e8 et ce sont les Noirs qui gagnent !
16...♔g7 17.♗xc3+ ♖f6 18.♗xf6+ ♕xf6 19.gxf6+ ♔xh6
Mon adversaire avait calculé jusqu’ici, croyant qu’elle avait toujours sa Tour en f8, et donc, qu’elle avait une pièce de plus. Ici, les Blancs ont une position clairement gagnante, avec un pion et une qualité de plus. Malheureusement, j’ai oublié le précieux conseil ancien : « Si vous voyez un bon coup, cherchez s’il n’y en a pas de meilleur » (Pedro Damiano). Au lieu de cela, j’ai joué le naturel...
20.♗e6
Et j’ai raté la conclusion que méritait cette élégante partie. À court de temps, je n’ai pas vu le meilleur 20.♖b1! et les Noirs n’ont plus d’espoir. Ma Tour va coulisser en h3, et après 20...gxf5 (20...♗f3 21.♖b3 ♗h5 22.♗e4+-) 21.♖b3 elle va mater en h3.
20...♘c6 21.♗d5 ♖f8 22.f7 ♘d8 23.♗xb7 ♘xb7 24.♖g3 ♖xf7 25.♖e3 ♘d8 26.b5 ♖f4 27.d3 d5 28.♖e7 dxc4 29.dxc4
29...♘f7
Si 29...♖xc4? les Blancs peuvent forcer l’échange des Tours par 30.♖d1 ♖d4 31.♖xd4 cxd4 32.♖xa7 avec un gain facile.
30.♖d1 ♘g5 31.♖xa7 ♖xc4 32.♖a6 ♖c2 33.♖xb6 c4 34.a4 ♖a2 35.♖a6 ♘f3+ 36.♔f1 ♘d2+ [36...♘xh2+ 37.♔g2 ♘g4 38.♖d4+-]
37.♖xd2!
Éviter que mon Roi puisse être mis en échec, en le protégeant sur la colonne « g », était aussi bon, bien sûr, mais ma petite combinaison m’a semblé plus simple.
37...♖xd2 38.♖c6 ♖c2 39.b6 Abandon. Les Noirs ne pourront pas arrêter mes pions liés sur les colonnes « a » et « b ». 1-0
Article publié dans la revue Europe-Echecs N°699 — Juin 2019 — Dans la rubrique « La joueuse du mois » à l'occasion de l'anniversaire de Susan Polgar, à Hyères, où l’aînée des sœurs Polgar, Susan, championne du monde en 1996, était la marraine du championnat de France des jeunes.