En bref
Située à 30 minutes des tours de Notre-Dame, la commune du Blanc-Mesnil a lancé un grand projet autour des échecs en partenariat avec Europe Echecs et Thalès. Dans cette ville de Seine Saint Denis, où les jeunes représentent près de 40 % de la population, la municipalité va mettre en œuvre dans les écoles de la ville l'apprentissage du jeu d'échecs. De plus, des initiatives sont prévues afin de favoriser la diffusion du jeu auprès des habitants.
Soirée de lancement
Cette opération a été lancée le 30 janvier, à l'occasion d'une présentation à l'auditorium du théâtre 9, en présence de Thierry Meignen, le maire du Blanc-Mesnil, de Rahnia Hama (adjointe au maire chargée de l'enseignement périscolaire) et de Bachar Kouatly, directeur d'Europe Echecs.
Pour l'occasion, les échecs étaient présents partout dans le bâtiment, la médiathèque proposait une sélection de livres consacrés aux échecs qui côtoyait des échiquiers où se déroulaient des parties passionnées. Des pièces étaient affichées dans le hall et l'équipe d'animation a poussé le souci du détail jusqu'à se vêtir en noir et blanc. Pauline Sulak, l'organisatrice de cette soirée a veillé à ce que tout se déroule parfaitement.
Devant un auditorium rempli, et en présence de Philippe Mouttou (Thalès), la soirée a débuté par une brève présentation de l'histoire des échecs par Bachar Kouatly qui a souligné la nature géopolitique des différentes nationalités des Champions du Monde, reflet de l'importance de leur pays respectif au cours de l'Histoire. De même, l'évolution de la pratique du jeu, autrefois cantonnée à des cercles plus ou moins restreints, est désormais accessible à tous grâce aux évolutions technologiques et au développement d'Internet.
Le Grand Maître a ensuite disputé une partie à l'aveugle face à un groupe de spectateurs qui jouaient en consultation. Cette démonstration, toujours spectaculaire pour les profanes, a suscité un vif intérêt dans l'assistance.
Rahnia Hama, l'adjointe au maire chargée de l'enseignement périscolaire, a ensuite présenté les modalités pratiques de cette action : sur 12 sites différents (les écoles Decour, Eluard, Moquet, Jaurès, Ferry, Vallès, Calmette, Joliot-Curie, Hugo, Clément, Wallon-Lurçat, Macé-Audin et Guesde-Vaillant), ce sont plus de 180 enfants de 9 à 10 ans qui pourront découvrir et apprendre le jeu d'échecs. Convaincue des vertus pédagogiques du jeu, l'élue se réjouit de cet ajout aux activités périscolaires.
C'est ensuite Thierry Meignen, le maire du Blanc-Mesnil, qui a expliqué pourquoi la ville s'était lancée dans ce projet. Né d'une rencontre impromptue lors d'un dîner avec Bachar Kouatly et Tayeb Belmihoub, le directeur des Affaires Culturelles du Blanc-Mesnil, il a été très vite convaincu de l’intérêt du projet. Les qualités développées par la pratique des échecs, telles que la concentration, ont des vertus éducatives essentielles. En quelques semaines, Thierry Meignen a mobilisé la municipalité afin d'implanter le jeu d'échecs dans sa commune. La présence du roi des jeux d'échecs au Blanc-Mesnil ne se limitera pas à l’initiation des enfants : la mairie a prévu d'installer des échiquiers dans différents lieux de la ville, afin de populariser la pratique du jeu. Par l'intermédiaire des enfants, l'édile espère amener les familles à jouer elles aussi.
Un intermède musical assuré par « Le Concert Impromptu » permit à chacun d'apprécier la qualité de cet ensemble qui présenta notamment des extraits d'oeuvres de Rossini et Villalobos.
Parties majoritaires
Le maire lui-même a décidé de s'impliquer en apprenant à jouer. Cet apprentissage va immédiatement être mis en pratique puisque Thierry Meignen disputera 12 parties majoritaires, une contre chacun des sites où seront enseignés les échecs aux enfants. Son homologue d'Orsay David Ros, qui joue lui aussi des parties majoritaires avec les écoliers d'Orsay lui a d'ailleurs adressé ses encouragements dans un message vidéo.
Une partie majoritaire est une partie où un fort joueur affronte un groupe de joueurs qui décident à la majorité du coup à jouer. Au Blanc-Mesnil, les enfants pourront jouer avec le maire comme il a tenu à le souligner. Pour Thierry Meignen, les parties majoritaires sont un excellent outil d'apprentissage de la démocratie : les enfants devront s'écouter, discuter, argumenter avant de voter pour choisir un coup. Sa participation contribue également à désacraliser l'image des institutions. Il s'attend d'ailleurs à concéder quelques défaites face à ses jeunes concitoyens.
Chaque semaine, les élèves des différents sites choisiront un coup qui sera joué sur le site internet du Blanc-Mesnil, puis le maire jouera à son tour.