Pat, échec perpétuel : n'abandonnez pas trop vite aux échecs !

Progresser aux échecs

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Certains matchs nul ont un goût de victoire !

En bref

“On n'a jamais gagné une partie en abandonnant” disait Xavier Tartakover ! Parfois, la position semble désespérée, et vous perdez espoir. Mais n’abandonnez pas trop vite, car il existe des techniques pour sauver miraculeusement la nulle, comme le pat ou l’échec perpétuel. Dans cet article, nous vous présentons les méthodes les plus fréquentes.

Le pat, ou quand vos pièces deviennent folles

Les noirs jouent et font nul

Les blancs viennent de pousser leur pion en c4, simplement pour aller à dame. Avec deux pions de plus, ils semblent sûrs de l’emporter. Les noirs ont pourtant une solution étonnante pour échapper à la défaite : laquelle ? 

Solution : 1… Dh2+!! Si les blancs prennent la dame, il y a pat 2. Rf1 Dg1+ 3. Re2 De1+ Les blancs sont obligés de capturer la dame, pat et donc match nul.

Cette technique s’appelle la dame folle, car elle donne sa vie pour son roi. En se débarrassant de leur dernière pièce qui peut bouger, les noirs provoquent le pat et parviennent à se sauver !

Ce sauvetage est tiré d’une partie réelle, et le joueur qui avait les blancs n’est autre que le grand maître Vincent Keymer ! Il s’agissait certes d’un blitz, et il n’avait que quelques secondes pour jouer son coup, mais cela prouve que même les meilleurs peuvent oublier ces coups miraculeux : n’abandonnez donc pas trop tôt, surtout face à des joueurs plus faibles.

Les tours aussi peuvent devenir folles !

Dans cette position, les blancs semblent totalement perdus, avec une pièce et trois pions de retard. Les blancs ne baissent pas les bras, et trouvent une suite invraisemblable.

56. Txf7+ Dxf7 57. Txh6+ Rxh6 58. Dg6+ Dxg6 pat

Si le thème de la tour folle est assez courant, celui de la dame folle et de ses deux tours folles est beaucoup plus rare !

L’échec perpétuel : une dame seule tient en respect toute l’armée adverse !

Le début de partie s’est mal passé pour les blancs, qui ont une tour nette de retard ! Il est temps de mettre fin à cette partie par la nulle, voyez-vous comment procéder ?

Solution : 1. Td7!! Dxd7 2. Dxf6+ Rg8 3. Dg5+ Avec un échec perpétuel, le roi noir ne pouvant échapper aux attaques de la dame blanche en g5 et f6.

Tendez un piège à votre adversaire

Les blancs ont deux pions de moins : les noirs sont gagnants, mais les blancs ont encore un dernier petit piège dans leur manche.

1. Cb8+ Rc7?? Le coup le plus naturel, qui attaque le cavalier pris au piège, et pourtant le plus mauvais 2. Cxa6+ bxa6 Et la finale est nulle !

En effet, le pion noir est sur la colonne "a", la case a1 est noire et le Fou est de cases blanches ! Le roi blanc va tranquillement s’installer en a1, et il sera impossible pour les noirs de gagner.

Évidemment, les noirs se sont trompés en jouant 1… Rc7, 1... Rb6 ou 1... Rb5 gagnaient facilement. Mais les blancs auraient eu tort de se priver de ce dernier petit piège : autant vérifier si votre adversaire est bien au niveau !

Nos conseils pour sauver la partie

1. Ne baissez pas les bras. Même si votre position semble désespérée, n’abandonnez pas tout de suite. Vérifiez d’abord s’il n’existe pas une ressource miraculeuse et cachée pour sauver la nulle.

2. Soyez créatif. Les techniques les plus fréquentes pour sauver la partie sont le pat et l’échec perpétuel, souvent après un sacrifice inattendu.

3. Compliquez la tâche de votre adversaire. Si la position est perdante mais nécessite de la part de votre adversaire une série de bons coups, continuez à jouer, pour vérifier qu’il a bien vu la suite correcte. Vous jouez contre un humain, avec ses faiblesses et ses moments d’absence. « Gagner une partie gagnante est la chose la plus difficile aux échecs » disait le champion Frank Marshall, ne le faites pas mentir et posez toutes les difficultés possibles à votre adversaire !

4. Ne vous fiez pas aux apparences. Certaines positions semblent totalement perdues, mais peuvent en réalité être nulles, ou du moins vous offrir des options de défense opiniâtres.

« Il n'y a pas de positions sans espoir ; il n'y a que des positions inférieures qui peuvent être sauvées. Il n'y a pas de positions nulles ; il n'y a que des positions égales où vous pouvez jouer pour le gain. Et en même temps, n'oubliez pas qu'il n'existe pas de positions gagnantes dans lesquelles il est impossible de perdre. » Grigori Konstantinovitch Sanakoev, champion du monde d'échecs par correspondance entre 1984 et 1991.

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Les noirs sont en très mauvaise posture, avec un roi en danger et trois pions de retard ! Il existe pourtant une ressource tactique pour sauver la partie : avez-vous trouvé le coup des noirs ?

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La position blanche semble désespérée. Le roi noir est très proche du pion blanc, alors que le roi blanc doit faire face à trois pions passés liés…

Avant d’abandonner, cherchez la ressource cachée qui permet d’obtenir la nulle !

Notre recommandation pour repérer les sauvetages

Pour trouver ces sauvetages, il est indispensable d’entraîner vos yeux et votre cerveau, pour qu’ils repèrent naturellement les schémas tactiques dans lesquels un miracle est possible.

C’est précisément ce que proposent ces deux livres, qui forment un pack tactique très utile pour progresser. Vous y trouverez de nombreux exercices, et une présentation des thèmes tactiques que l’on retrouve très fréquemment sur l’échiquier.