Pal Benko - Mikhaïl Tal, Curaçao 1962

La Salle de jeu de Curaçao 1962
Les grandes parties du passé, par Georges Bertola. « Au début Tal a dû jouer passivement, puis lorsqu’il a essayé de faire exploser le jeu, les menaces des Noirs étaient si vagues que Benko, qui autrefois avait une peur panique de Tal, a remporté facilement la partie. »

Lors de la première ronde du tournoi des candidats de Curaçao, une île des Caraïbes autonome du royaume des Pays-Bas au large du Venezuela, Pal Benko (1928-2019) utilisa un coup rarement joué au plus haut niveau 1.g3 et remporta une belle victoire contre Bobby Fischer. (Voir mon article dans le numéro d’Europe-Echecs novembre 2019)

Benko – Tal, Curaçao 1962

Puis, dans la troisième ronde, nouveau succès contre Tal. Benko persista contre Petrosian et Geller avec le partage du point pour obtenir une 3e victoire contre Filip dans la neuvième ronde. Ensuite une nulle contre Kortchnoi, avant de s’incliner contre Keres. Benko poursuivit l’expérience jusqu’à la fin du tournoi, intercalant 1.c4 ou 1.Cf3. À la fin du tournoi, sa persistance trouva une récompense : - On dénomma cette ouverture Benko, même si elle peut transposer dans d’autres ouvertures.

Timbres commémorant le tournoi

Sa victoire contre Tal reste une partie inoubliable. Il faut relever que l’ex-champion du monde détrôné n’était pas au meilleur de sa forme, mais rêvait d’un nouveau match face à Botvinnik.

«… Je ne me sentais pas trop bien et il a été décidé de m’envoyer à Marienbad, la station thermale connue mondialement. Mon état s’étant détérioré peu avant le départ, j’ai été conduit à l’hôpital et immédiatement opéré dans les 24 heures. L’opération a été conduite par un excellent chirurgien, un véritable grand-maître mondial de la médecine, le professeur Frumkin. Ce fut hélas l’une des dernières interventions de sa carrière. Lors de notre conversation préopératoire, je lui ai demandé de garder en tête le fait que d’ici deux mois je devais me rendre à Curaçao, et qu’il serait bon qu’il puisse réitérer le « miracle » de 1959 quand j’avais gagné le tournoi des candidats après l’ablation d’un rein. Le professeur a entendu ma demande, m’a opéré avec soin, mais hélas l’histoire ne s’est pas répétée. » Mikhaïl Tal

En 1959, Pal Benko avait obtenu sa qualification pour le tournoi des candidats. Il était l’un des meilleurs hongrois mais la défection en 1957 de son pays, j’allais ajouter natal, toutefois Benko est né à Amiens en France le 15 juillet 1928, l’avait rendu apatride.

Benko avait survécu aux vicissitudes de la Seconde guerre mondiale et de l’occupation soviétique. Il tenta de passer à l’Ouest une première fois en 1952, mais après avoir échoué, il se retrouva dans un camp de concentration jusqu’en octobre 1953. En 1956, l’insurrection populaire de Budapest fut réprimée violemment par les Soviétiques et, depuis ce moment-là, Benko n’avait plus qu’une idée en tête : quitter le pays pour rejoindre les Etats-Unis.

En 1962, à nouveau candidat, il jouait cette fois sous les couleurs de la bannière étoilée des U.S.A. Survint alors un problème entre les deux Américains qualifiés, qui ne disposaient qu’un d’un seul secondant, Arthur Bisguier. Fischer, après avoir survolé le tournoi interzonal de Stockholm, était présenté comme le favori, seul capable de barrer la route aux cinq Soviétiques : Geller, Keres, Kortchnoi, Petrosian et Tal.

Les participants Curaçao 1962

« Il était plus ou moins entendu que Bisguier passerait la majeure partie du temps à soutenir Fischer et qu’il n’apporterait qu’une aide ponctuelle à Benko. C’était une décision pragmatique puisque Bisguier ne pouvait pas faire deux choses à la fois. C’était aussi une décision raisonnable dans la mesure où Fischer était capable d’offrir aux Etats-Unis le premier titre mondial du siècle, et où Benko lui-même reconnaissait n’avoir pas beaucoup de chances de remporter le titre. Mais cette décision n’en parut pas moins antidémocratique au Hongrois, qui n’avait pas abandonné la jungle de Budapest sans certaines notions têtues sur l’égalité. Benko fit savoir qu’il avait droit à la même assistance, ce qui juridiquement était parfaitement juste. Pour Bobby c’était une idée parfaitement saugrenue. Comment envisager une seconde, alors qu’il n’était qu’à deux doigts du championnat du monde, d’être privé de l’assistance permanente d’un secondant ? La tension entre les deux hommes monta à mesure que se déroulait le tournoi. Elle atteignit son apogée lors d’une furieuse dispute dans une chambre d’hôtel où Fischer, hurlant, imitait l’accent de Benko. Ils en vinrent aux mains. » Frank Brady

En 1959, lors du tournoi des candidats, Benko n’avait pas fait le poids contre Tal. Il encaissa d’abord trois défaites mais dans la dernière ronde il se montra belliqueux et, après un sacrifice de pièce dangereux de la part de Tal, il accepta la proposition une nulle. Pourtant, c’était mieux que le résultat obtenu par Fischer, quatre défaites !

Benko – Tal 1959

« Tal était un génie, cela ne fait aucun doute. Il avait une étonnante capacité à calculer des variantes longues et compliquées. Tout le monde aimait Tal. En fait, je n’ai jamais rencontré un joueur qui ne l’aimait pas. Une fois j’ai joué avec des lunettes de soleil parce qu’il regardait souvent les gens comme s’il essayait de les hypnotiser. Certains journalistes m’ont convaincu de le faire pour plaisanter. Par la suite, une rumeur a circulé selon laquelle j’avais été sérieusement inquiet à l’idée que Tal me mette sous son emprise. » Pal Benko

Salle de jeu, Curacao 1962

À Curaçao, Tal n’était plus le même homme. Il apparaissait fatigué :

« Il devint évident que je ne tenais la distance que pendant les trois premières heures de jeu. Je n’ai cependant pris conscience de cela que plus tard, et dans l’avion qui me faisait pour la première fois traverser l’Atlantique, j’étais bien résolu à obtenir une fois de plus mon billet pour un nouveau match contre Botvinnik. Dans la troisième ronde contre Benko, dans une situation où en zeitnot j’avais tant de fois arnaqué le grand-maître américain, je me suis moi-même fait avoir. Trois défaites en trois rondes ! Tout devenait clair : jamais de ma vie je n’avais été dans un état si pitoyable. Tout allait bien pendant quatre heures, voire quatre heure et quart, mais ensuite je perdais le fil par fatigue et distribuais les points avec beaucoup de générosité. » Mikhaïl Tal

Pal Benko, Curaçao 1962

« Le troisième adversaire de Tal était Benko, le même Benko à qui Tal n’avait concédé qu’un demi-point en Yougoslavie, et cela uniquement parce qu’un match nul lui suffisait dans la dernière ronde. Au début Tal a dû jouer passivement, puis lorsqu’il a essayé de faire exploser le jeu, les menaces des Noirs étaient si vagues que Benko, qui autrefois avait une peur panique de Tal, a remporté facilement la partie. » Viktor Vasiliev

Pal Benko - Mihail Tal, Candidats Curaçao 1962

1.g3 g6 2.g2 g7 3.d4 d6 4.e4 f6 5.e2

« Les joueurs ont finalement trouvé des variantes pour combattre le système Benko, mais, au début, même les meilleurs du monde ont dû lutter avec difficultés contre celui-ci. » GM Benjamin

5...0-0 6.0-0 bd7

« Benko pensait, à juste titre, que les Noirs avaient de meilleures chances d’égaliser avec 6...c6 » GM Benjamin C’est une variante possible après 7.bc3 e5 8.dxe5! (8.e3 g4!) 8...dxe5 9.g5 += avec des possibilités d’exploiter la case d5.

7.bc3

Maintenant nous transposons dans une variante populaire contre la défense Pirc. À l’époque, ce schéma était plutôt nouveau et les meilleurs coups noirs n'étaient pas connus. Bien sûr, j'étais plutôt content de cette position car je sentais que ce n’était pas du goût de Tal. » GM Benko

7...c6 8.a4 a5!?

« L'amélioration de Tal par rapport au 8…e5 de Fischer ». Un coup typique de la défense Est-indienne qui empêche les Blancs d'avancer vers a5 et sécurise la case c5 pour un Cavalier noir après …e5 et …exd4. » GM Benko

9.b3!?

Pal Benko - Mihail Tal, 9.b3!?

« Un plan intéressant : les Blancs ont l'intention de jouer Fa3 parce que la pression le long de la diagonale a3-f8 se révélera assez gênante pour les Noirs. Les Blancs jouent généralement h3 suivi de Fe3 avec un léger avantage. En fait, on sait maintenant que cette configuration (Le Cavalier sur d7 combiné avec les poussées c7-c6 et a7-a5) avec un éventuel …e5 ne donne pas l'égalité contre le système adopté par les Blancs. » GM Benko

9...e8 10.a3 c7 11.d2 e5 12.ad1

« Les coups des Blancs sont évidents, précis et forts. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire d’être clinquant pour gagner une partie ! » GM Benko

12...exd4

« La seule façon d'obtenir un contre-jeu est d'attaquer e4 et d'ouvrir la diagonale a1-h8 pour le Fou de cases blanches. Cependant, le centre des Noirs est maintenant exposé et il est instructif de voir comment Benko va exercer une pression jusqu'à ce qu'il s'effondre finalement. » GM Keene

13.xd4 c5 14.f3

Consolide le pion e4. La revue « Schach-Echo » pointe un  coup tactique intéressant qui survient après 14.db5!? cxb5 15.xb5 c6 16.xd6 avec des complications favorables aux Blancs, par exemple 16...cxe4 17.xe8 xe8 18.e3 f5 19.f3 etc.

14...b6

« Les Noirs renforcent c5 contre l’action du Fou a3 et ouvrent de nouvelles perspectives pour leur Fou c8, mais ce coup mine sérieusement le pion c6. Les Noirs feraient mieux d'adopter la suggestion de Boleslavsky 14…Fd7, 15…Tad8, 16…Fc8 pour mettre en place une formation de hérisson qu’il serait difficile de rompre. » GM Keene

Une question délicate se pose pour développer le Fou de cases blanches pour Tal. Les analystes soviétiques ont proposé 14...d7 15.de2 f8 (15...b5!?) 16.b2 b6 sans convaincre après 17.h1 +=

15.de2 f8

Pal Benko - Mihail Tal, 15...f8

« Les Blancs doivent être mieux si les Noirs doivent défendre le pion comme ceci. » GM Benko

16.b2

« Le Fou n'avait plus d'avenir sur a3, donc il revient sur la grande diagonale a1-h8 ouverte. » GM Benko

16...e7

Un coup difficile à justifier, si ce n’est qu’il protège le Cavalier f6. Ceci montre que Tal n’est pas à son aise dans cette position. Les analystes soviétiques considéraient 16…Fa6!? ou 16…Ccd7!?.

17.d4 b7

« Sur d7, le Fou ferait simplement obstruction. Les derniers coups de Benko ont été conçus pour forcer Fb7, après quoi les Blancs peuvent préparer la poussée f3-f4 sans être agressés par …Fg4. » GM Keene

18.fe1 g7 19.f4 ad8 20.f3

Pal Benko - Mihail Tal, 20.f3

« L'avantage spatial central des Blancs s'est accru au cours des derniers coups. 20.Ff3 est très utile car il empêche le Cavalier noir de sauter en g4 et prépare également le placement de la Dame blanche sur g2, alors planera comme un nuage sombre la poussée e4-e5 avec pour cible le pion c6. » GM Benko

20...d7

Les analystes russes préféraient 20...e6 21.f5 (Rien n’est vraiment forcé, par exemple 21.xe6!? fxe6 (21...xe6 22.e5!+-) 22.a3 avec des pièces bien coordonnées qui exercent une forte pression sur d6.) 21...gxf5 22.exf5 d4 23.xd4 xe1+ 24.xe1 xe1+ 25.g2 c5 avec du contre-jeu.

21.g2

« Les Noirs sont soumis à une pression considérable. Pour le moment, la menace est la poussée e4-e5. Si Tal jouait le naturel 21…Dc7, j’avais l'intention de devenir agressif avec 22.g4. Tal n'a jamais été enchanté de défendre une position passive, alors il essaie de se libérer en frappant au centre. » GM Benko

21...d5!?

Pal Benko - Mihail Tal, 21...d5!?

« C'est difficile de progresser si les Noirs attendent, mais Benko a compris que ce n'était pas le style du magicien de Riga. » GM Benjamin

22.e5 fe4

Intéressant 22...g4!? pour replacer le Cavalier sur f5 via h6.

23.xe4

Dans « Chess Review », Hans Kmoch jugeait prometteur 23.xe4?! xe4 24.xe4 dxe4 25.xe4 avec d’excellentes compensations pour le sacrifice de la qualité. Optimiste après 25...f8! et si 26.d3 c5 =+

23...dxe4

« Si 23...xe4 24.c4 forcerait la désintégration du centre des Noirs. » GM Keene

24.e2

« Les Blancs menacent 25.Cb5 suivi de 26.Cd6. » Kmoch « Naturellement j’évitais 24.xe4? à cause de 24...xe4 25.xe4 c5 et les Noirs gagnent. » GM Benko

24...e7

Une imprécision comme le montrera le coup suivant. La Dame était moins exposée sur c7.

25.a3

Pal Benko - Mihail Tal, 25.a3

« Soudainement la diagonale a3-f8 est à nouveau utile. » GM Benko

25...f6?

« Tal commet l'erreur décisive dans sa hâte de créer un contre-jeu. » GM Benjamin en 2019 À l’époque déjà, elle était pointée par plusieurs revues : « Tal perd patience et donc la partie ! Il essaie d'utiliser la force pour provoquer des complications, mais sans succès dans cette position. Il aurait dû jouer 25...f8 (25…Rh8 GM Keene) puis 26…Dc7 pour renforcer le Cavalier c5. La case e6 est désormais aux mains des Blancs et le Cavalier c5 est une faiblesse importante dans le camp noir. » La revue « Schach-Echo » Pourtant, Benko passe cette erreur sous silence au contraire de Kmoch qui préfère 25…Dc7!? et signale que 26.Fxc5? bxc5 gagne le Cavalier blanc qui n’a plus de case.

26.c4+ h8 27.e6! d5!?

Pal Benko - Mihail Tal, 27...d5!?

« C'est la pointe des Noirs. Ils sacrifient la qualité, s'appuyant sur des chances d'attaque basées sur leur centre de pions solide et leur Fou b7 placé de manière menaçante. » Kmoch « La position des Noirs est critique. Si 27...xd1 28.xd1 fxe5 (28...f5 29.f2+-) 29.xc5 (29.xg7 xg7 30.b2 est également bon car la domination blanche de la diagonale a1-h8 causera beaucoup de dégâts aux Noirs) 29...bxc5 30.xe4 et l'aile Dame des Noirs est un désastre. Si 30...exf4 perd face à 31.xe7 xe7 32.d8++- Parce que je subissais la pression du temps habituelle, Tal essaie de semer la confusion en sacrifiant. Cependant, cette fois, il n'a pas pu s’en sortir. » GM Benko

28.xd5 cxd5 29.xg7 xg7 30.exf6+ xf6 31.f2

« Contrôlant l’importante case d4 et menaçant le Cavalier c5. Les Noirs sont complètement fichus. » GM Benko

31...e6

Ce coup empêche la Dame de venir sur d4 mais est trop passif. Tal n’est que l’ombre de lui-même dans cette phase finale. Une variante plus compliquée dans son style était 31...e3 32.xe3 e4 elon Europe-Echecs et si 33.xe4?! proposé par la revue « Schach-Echo » 33...xe4! résiste. (33...dxe4? 34.d7+ h8 35.xb7 e3 36.e2 a1+ est la proposition de « Schach-Echo » qui est réfutée : 37.g2 xa3 38.b5! e7 39.xe7 xe7 40.e5+ et la finale est perdue.)

32.xb6 a8

Pal Benko - Mihail Tal, 32...a8

« Tal espère toujours se créer des occasions avec les poussées d5-d4 suivi de e4-e3 et l'ouverture de la diagonale a8-h1 mettra en péril le Roi des Blancs. » GM Benko

33.d6!?

En crise de temps, Benko trouve un bon coup pour s’opposer à cette idée.

33...f5

Plus coriace 33...g8

34.xa5

« Stoppant 34…d4 à nouveau puisque 35.Dxf5 gxf5 36.Fe5+ suivi de 37.Fxd4 et la partie est terminée. » GM Benko

34...h6

34...d4 35.xf5 gxf5 36.e5+ g6 37.xd4+-

35.c4

« Un coup très fort puisque les Noirs ne peuvent permettre l’échange des Dames. » GM Benko

35...d8 36.e7

« D'autres coups comme 36.cxd5 xd6 37.xa8 xf4? 38.f1 gagnaient également, mais j'ai préféré la simplicité du coup du texte. » GM Benko

36...e3 Une dernière tentative.

Pal Benko - Mihail Tal, 36...e3

37.xe3

37.xd8 c2 (37...xf4 38.gxf4?? g4+=) 38.xa8?? f2+ avec un échec perpétuel.

37...e8 38.g5+ g7 39.de1 xg5 40.fxg5

« Une autre suite écrasante était 40.c3+ d4 41.xd4+ f7 42.a7+ et les Noirs peuvent abandonner. » GM Benko

40...f8 41.a7+ 1-0

« Les Blancs ont réussi à passer le contrôle du temps, donc les Noirs ont abandonné. » GM Benko

Pal Benko - Mihail Tal, 41.a7+ 1-0
Pal Benko - Mihail Tal, Candidats, Curacao 1962

Tal ne put terminer le tournoi, hospitalisé à l’issue du 4e tour. Les Soviétiques furent critiques à son égard : « Le désastre de Tal à Curaçao, même s’il est dû à des raisons indépendantes de sa volonté, a laissé une impression désagréable. L’un des observateurs a rappelé aux gens à juste titre qu’une maladie est une maladie, mais qu’il est temps de réfléchir à certaines règles raisonnables dont une personne en bonne santé a besoin. » Viktor Vasiliev

Tal hospitalisé et Fischer

Un sous-entendu à peine voilé sur le mode de vie de Tal qui ne se préoccupait nullement de ménager sa santé. Mikhaïl Tal devait nous quitter le 28 juin 1992 âgé de 55 ans à peine. Par la suite, Benko renouera de solides liens d’amitiés avec Fischer.

Cérémonie de clôture, Curaçao 1962

En 1969, Benko obtenait la 3e place du championnat des Etats-Unis, derrière Reshevsky et le surprenant Addison. Il obtenait ainsi son billet pour le prochain interzonal. Fischer n’ayant pas participé se voyait exclus du prochain cycle mondial.

L’équipe américaine à Siegen 1970

« Lorsque j’ai cédé ma place à Bobby Fischer lors de l’Interzonal de Palma de Majorque en 1970, j’étais certain qu’il se qualifierait pour les candidats et battrait les Russes. Ma propre carrière touchait à sa fin. Alors pourquoi ne devrais-je pas donner à Fischer une chance d’étreindre son destin ? Je n’ai jamais douté de son succès et il ne m’a pas déçu. » Pal Benko

Biographie de Benko

Pal Benko devait s’éteindre à Budapest à l’âge de 91 ans, le 26 août 2019. Il nous laisse trois ouvrages qui méritent le détour: « The Benko Gambit » (Batsford 1974), « Pal Benko’s Endgame Laboratory » (Ishi Press International 2007) et une superbe biographie « Pal Benko My Life Games and Compositions » en collaboration avec MI Jeremy Silman (Siles Press 2003).

« Le fameux Benko était l'homme qui s'est retiré pour permettre à Bobby Fischer d'entrer dans le cycle des championnats du monde, mais il était bien plus encore : un joueur de classe mondiale, un théoricien innovant dans les ouvertures, un génie de la fin de partie, un virtuose de la composition de problèmes et une personne bienveillante et amicale en plus. » Benjamin

Georges Bertola

« Je remercie Gérard Demuydt pour la mise en ligne de mes chroniques. »

Documents photographiques

- Benko-Tal Curaçao 1962
- Timbres commémorant le tournoi
- Les participants : debout de gauche à droite, Tal, Petrosian, Benko, Fischer, Korchnoi, Filip, Keres, Geller.
- Benko-Tal en 12959
- La salle de jeu à Curaçao tout à gauche Benko face à Petrosian, Filip face à Tal, Fischer face à Korchnoi, Keres tout à droite.
- Benko à Curaçao
- Tal hospitalisé et Fischer venu lui rendre visite.
- Cérémonie de clôture Benko et Tal. Fischer tout à droite.
- L’équipe américaine Siegen 1970
- Biographie de Benko

Sources principales

- Curaçao 1962 Timman (New in Chess 2005)
- Chess Review 1962
- Deutsche Schachzeitung 1962
- Europe-Echecs 1962
- Schach-Echo 1962
- Biographie de Mikhaïl Tal (RHM Press 1976)
- Mikhaïl Tal Games 1949-1962 (Chess Stars 1994)
- Bobby Fischer Frank Brady (Ed. Payot 1993)
- A Chess Giant J. Benjamin
- Petrosian, Tal Chevaliers du jeu royal T. Vasiljev (Olympia Prague 1973)
- Flank Openings Keene (BCM Quarterly 1979)


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Les réactions (3)

  • Karlsbad

    Merci cher Georges Bertola pour ce remarquable travail. Nous attendons le prochain épisode avec impatience !

  • Vieo

    Un gros merci à monsieur Georges Bertola pour le partage de son savoir et de sa culture.👍

  • Azimut

    Merci à Pal Benko pour son désistement au profit de Fischer !
    Deux grands hommes des Échecs !