En bref
Alors que Paris s’apprête à accueillir la 2e édition du «Paris Grand Chess Tour», il y a 150 ans, était organisé dans le contexte de l’exposition universelle, le premier grand tournoi international d’échecs joué en France.
Alors que Paris s’apprête à accueillir la 2e édition du « Grand Paris Chess Tour », il y a 150 ans, au mois de juin, était organisé dans le contexte de l’exposition universelle, le premier grand tournoi international d’échecs joué en France.
L’exposition universelle
Paris en avril 1867 inaugure l’exposition universelle. Napoléon III proclamé empereur, à la suite d’un coup d’État, est au pouvoir depuis une quinzaine d’années et cet événement marqua l’apogée du second Empire. L’exposition universelle s’était tenue du 1er avril au 3 novembre sur le Champ-de–Mars et se singularisa par la construction d’un gigantesque ovale de 490 m. de long et de 380 m. de large qui accueillit plus d’une quarantaine de nations. Un jeune ingénieur, qui fera beaucoup parler de lui, Gustave Eiffel s’était vu confié l’édification de la Galerie des machines.
« Pendant les trois grandes expositions qui ont eu lieu à Londres en 1851 et en 1862, à New York en 1857, des tournois d’échecs avaient été engagés entre les plus célèbres joueurs des deux hémisphères. Il était naturel que cet exemple fût suivi en France, à l’occasion de l’exposition universelle de 1867, dont l’éclat a surpassé celui de toutes les expositions antérieures. » (Le livre du tournoi)
Quelques règles
Celui de Paris se déroula dans les salons du Cercle international mis à disposition par le duc de Valmy, président du cercle et principal propriétaire. Il occupait aussi la fonction de vice-président du tournoi.
S.M. l’Empereur avait offert un vase en porcelaine de Sèvres, d’une valeur de 4000 francs destiné au vainqueur - le salaire d’un ouvrier était de moins de 4 francs par jour. Indépendamment du don impérial, trois prix avaient été attribués avec le montant des inscriptions : 800, 400 et 200 francs selon le livre du tournoi et Kolisch, en plus du vase, reçut 500 francs.
Les règles étaient celles appliquées en Angleterre. Le temps maximum accordé à chaque joueur était de 2 heures pour jouer 20 coups et des sabliers furent utilisés. Au moment où un joueur avait le trait, il devait relever son sablier et ainsi de suite pour chaque coup joué. Toutes les parties devaient être terminées en une seule séance de jeu. Aucun antagoniste ne pouvait quitter la salle de jeu sans l’assentiment de son adversaire. Quelques décisions furent surprenantes :
Les parties, étant la propriété du Comité dirigeant, elles ne pouvaient être publiées qu’avec son assentiment. Après tirage au sort, les adversaires s’entendaient entre eux pour fixer les débuts des rencontres mais ils devaient jouer au moins quatre parties par semaine sous peine d’amende.
L’auteur du compte rendu, qui comptait 480 pages et incluait toutes les parties du tournoi avec des analyses de Gustav Neumann et Jules Arnous de Rivière était un magistrat, Alphonse Féry d’Escland (1835-1909), amateur d’échecs, de boxe et d’escrime.
Voici ce qu’il écrivit en guise de conclusion le 15 août 1868 :
« Le Congrès international, dont nous venons de rendre compte, n’a pas jeté moins d’éclat que ceux de Londres et de New York. Combien serions nous heureux, s’il devait avoir pour résultat de ranimer le culte du noble jeu des échecs dans la patrie des Philidor, des Deschapelles et des Labourdonnais, devenue désormais la patrie d’adoption de Morphy. »
Les participants
L’Amérique, l’Autriche, l’Angleterre et la Prusse avaient envoyé quelques uns de leurs meilleurs représentants rehaussant le niveau et obligeant les Français à se dépasser pour leur tenir tête.
Quatorze participants entrèrent en lice pour disputer le prix de l’Empereur soit : le baron d’André (1827-1900), Jules Arnous de Rivière (1830-1905) et Eugène Rousseau(1810-1870) pour la France ; Jerôme Czarnowski (1834-1902), Samuel Rosenthal (1837-1902) et Simon Winawer (1838-1920) pour la Pologne ; Ignace Kolisch (1837-1889) et Wilhelm Steinitz (1836-1900) pour l’Empire austro-hongrois ; Gustave Neumann (1838-1881) pour la Prusse; Cecil de Vère (1845-1875) pour l’Angleterre ; Samuel Loyd (1841-1911) pour l’Amérique ; Celso Golmayo (1820-1898) pour l’Espagne et Severin From (1828-1895) pour le Danemark.
« Quatorze champions pour disputer un prix de l’Empereur, c’était en vérité bien peu ; et encore l’un d’eux, M. Devinck (France) n’a figuré que nominativement sur la liste et s’est abstenu. En outre dans ce nombre de quatorze, les joueurs de première force n’étaient qu’en très petite minorité, si bien que les gagnants auraient pu être désignés d’avance d’une manière presque certaine, à l’exception d’un seul, M. Winawer, jusque là inconnu. Que faisaient donc, dans cette grande occasion, Morphy, Anderssen, Hirschfeld, Paulsen, Harrwitz etc. Ce sont ces lutteurs qu’il eût été intéressant de voir aux prises avec MM. Kolisch, Steinitz et Neumann. Le vase de Sèvres aurait été doublement précieux au vainqueur, et par son origine et par l’éclat de la victoire. » Le Sphinx
Un mystère éclairci
Paul Journoud (1821-1882), joueur émérite et directeur du « Sphinx », ne put être présent :
« Au mois de février dernier, un événement tout à fait inattendu, qui est trop du domaine de la vie privée pour que nous puissions donner ici des explications à son sujet, est venu brusquement nous arracher à nos occupations et nous a tenu éloigné pendant six mois. »
Paul Journoud était en prison à Clichy pour dettes. A l’époque la prison de Clichy est très célèbre car c’est ici que sont enfermés les gens sur lesquels s’adressent la « contrainte par corps ». Une loi très controversée qui autorise l’enfermement des débiteurs. C’est de prison que Journoud écrit à un chroniqueur du Figaro qui s’étonne de ne pas le voir participer au grand tournoi de Paris 1867. C’est aussi l’arrêt brutal de la publication de la revue. (Dominique Thimognier)
Le grand tournoi du prix de l’Empereur
Le Président de l’organisation était le Comte de Casabianca, le beau-père d’Alphonse Féry d’Escland, auquel fut dédié le livre du tournoi. C’était une personnalité politique importante, sénateur, ancien ministre et procureur général impérial de la Cour des comptes, il pratiquait occasionnellement le jeu. En 1858 le Comte donna une grande soirée en l’honneur de Morphy et le présenta aux invités comme le « Napoléon des Échecs » ! Il joua à plusieurs reprises contre le champion américain dans des parties en consultation avec le Duc de Brunswick et la Princesse de Murat dont le mari, Son Altesse Royale Monseigneur le prince Murat, n’était autre que le Président honoraire du tournoi.
Le grand tournoi du prix de l’Empereur débuta le mardi 4 juin, chaque joueur devait faire deux parties avec tous les autres concurrents et c’est celui qui obtiendrait le plus de victoires qui remporterait l’épreuve. Les parties nulles ne comptaient pas.
C’était une modification du règlement initial qui provoqua un débat animé. Les invitations avaient été envoyées en précisant que chaque compétiteur devrait jouer contre tous les autres jusqu’à ce qu’il obtienne deux victoires ce qui rendait les nulles sans conséquence. Ensuite, il fut décidé que chacun jouerait deux parties seulement contre chacun et c’est le nombre de victoires qui déciderait du vainqueur.
Ceci n’avait pas particulièrement convenu au futur champion du monde Steinitz, dont le jeu quelque peu timoré et matérialiste n’avait pas convaincu. Il quitta Paris déçu et déprimé par sa troisième place qui le confrontait aux difficultés existentielles et matérielles précaires de la vie de joueur d’échecs.
« L’opinion publique, au début des parties, était partagée au sujet des forces de quelques uns des concurrents ; mais elle se prononçait plus particulièrement en faveur de MM. Neumann, Steinitz, Arnous de Rivière et Kolisch, qui paraissaient devoir obtenir les quatre prix, et semblaient tous avoir des chances égales pour le premier. M. Neumann arrivait en France précédé de la réputation d’un théoricien hors ligne. M. Steinitz était naguère sorti vainqueur d’un match contre Anderssen. M. de Rivière, dans la série de ses parties contre le même antagoniste, avait eu aussi l’avantage ; on savait en outre, que sur treize parties, dont deux en consultation, qu’il avait engagées contre M. Kolisch, il en avait gagné huit, et l’on prétendait que Paul Morphy le considérait comme le plus redoutable des adversaires qu’il eût encore rencontrés. Enfin, les partisans de M. Kolisch invoquaient en sa faveur ses belles et longues luttes contre les principaux joueurs de l’Europe, et notamment contre M. Paulsen.
Dans les premiers jours, il devint évident que le quatrième prix serait obtenu par M. Neumann ; le troisième par M. Steinitz, et que les deux premiers seraient disputés par M. Kolisch et Winawer, dont la supériorité se révélait pour la première fois. Il n’avait encore figuré dans aucun Congrès, et sa réputation n’avait pas dépassé les limites de la Pologne. Malheureusement pour lui, à la surprise générale, il perdit la dernière partie qu’il joua contre M. Rousseau, ce qui rendit presque certaine la victoire de M. Kolisch. Elle devint définitive par le gain de ses deux parties contre M. de Vère. »
Eugène Rousseau était le vétéran du tournoi qui n’enregistra que trois victoires dont une contre Winawer, privant ce dernier de la première place, pour ne terminer qu’avant dernier.
Une entrée en matière remarquée
Voici l’une des deux parties jouées le premier jour du tournoi avec en préambule le témoignage d’un spectateur (E. Nivernais) extrait de la Stratégie.
« Je ne dirai rien du salon, qui ressemble à tous les salons du monde. Douze tables (!) garnies de leurs échiquiers sont dressées à des intervalles égaux. Un sablier, placé à droite de chaque joueur mesure le temps qui est accordé, et malheur aux méditations trop prolongées, elles sont punies d’une amende de vingt francs. A gauche, en entrant, se dresse la coupe en porcelaine de Sèvres, prix offert par la munificence impériale. »
J’emprunte, toujours à M. Nivernais, la description des deux protagonistes du jour.
« L’un Polonais, dont le nom ne vous est sans doute pas inconnu, M. Rosenthal ; une organisation fine, un jeu brillant, une imagination charmante, secondée par une connaissance approfondie des débuts. Malheureusement trop nerveux et trop impressionnable, il n’a pas le calme et le sang froid nécessaires dans une lutte de cette importance, et, quoiqu’on puisse le classer parmi les premiers, il n’a aucun espoir d’atteindre à un des quatre prix. Le champion anglais est un tout jeune homme, M. de Vère; il représente dignement la patrie de Mac-Donnel. Son jeu a toutes les qualités qui distinguent les Anglais : savoir, ténacité, pénétration. Avec du temps et plus d’expérience, M. de Vère peut aspirer aux premiers rangs. Dans le tournoi sa place sera honorable. »
De Vere, Cecil Valentine - Rosenthal, Samuel, Paris le 04 juin 1867
1.c4
« Ce début est souvent pratiqué par M. De Vère, et il est juste de dire que l’on obtient avec cette manière de jouer une position tout à fait solide. » Le livre du tournoi
1...e5 2.e3 f5 3.d4 e4 4.♘c3 c6 5.f3 ♘f6 6.fxe4 fxe4 7.♘ge2 ♗d6
« Avec l’intention d’empêcher le cavalier d’aller sur g3. Nous aurions pourtant mieux aimé porter le fou à b4. » Le livre du tournoi
8.g3 ♗c7 9.♗g2 d5 10.0-0 0-0 11.cxd5 cxd5 12.♕b3 ♔h8
13.♘xd5!?
« Nous allons voir que la prise de ce pion fait tourner l’avantage du côté des noirs. » Le livre du tournoi
13...♗e6 14.♘ec3 ♘c6 15.♕xb7 ♗xd5 16.♘xd5 ♕xd5 17.♕xc7 ♘g4 18.h3
« Meilleur 18.♗d2 et si 18...♘xd4 19.♗c3 » Neue Berliner Schachzeitung
18...♖xf1+ 19.♗xf1
19...♘xd4!
« C’est certes la meilleure manière de continuer, et digne de cet adepte. » La Stratégie
20.hxg4
« Si 20.exd4 les noirs gagnaient après 20...♕xd4+ 21.♔h1 ♕f2 22.hxg4 ♕xf1+ 23.♔h2 ♖f8 » Neue Berliner Schachzeitung. C'est sans tenir compte de 24.♗e3! qui permet probablement de sauver la partie 24...♕xa1 (24...♕e2+ 25.♔h3 ♕xe3 26.♕d6!? pour empêcher 26…Dh6+) 25.♗d4 ♖g8 26.♗xg7+ ♖xg7 27.♕b8+ avec un échec perpétuel.
20...♘f3+! 21.♔h1??
La plus mauvaise case. Les blancs pouvaient apparemment se sauver avec 21.♔f2 ou Rg2 21...♕d1! 22.♕c5 ♖d8! 23.g5!! une case de fuite pour le roi devant la menace 23…De1 24.Rg2 Td2! 25.Fxd2 Dxd2 26.Rh3 +- 23...♘h2 24.♗e2! ♘g4+! 25.♗xg4 ♕xg4 26.♔g2 ♕e2+ 27.♔h3 ♕h5+ avec un échec perpétuel.
21...♕e6! 22.♗h3? ♕h6 23.♔g2 ♘g5 0-1
Temps utilisé, une heure pour de Vère et 50 minutes pour Rosenthal.
« Durant l’hiver 1867 de Vere était retourné à Londres et, à partir de ce moment, la qualité de son jeu déclina progressivement, il semblait avoir perdu son enthousiasme pour les échecs. Je sus qu’il y avait une cause responsable de son déclin et de son apathie. » McDonell
De Vere venait de découvrir qu’il était atteint de la tuberculose qui l’emportera à 30 ans à peine…
Dans l’ambiance du tournoi
Quelques manifestations se déroulèrent en parallèle, pas toujours officielles comme le relate « Le Sphinx » :
« L’autre jour, quatre anglais venus pour l’Exposition universelle ont inauguré, dans un café du boulevard, leurs excentricités traditionnelles par le singulier divertissement que voici:
Ces fils d’Albion tracèrent sur un billard des raies à la craie, de façon à figurer un échiquier; puis ils firent apporter soixante quatre bouteilles de vin en guise de pièces d’échecs.
Le vin de Champagne pour représenter les Rois; vin de Bordeaux pour les Reines, Beaune pour les Tours, Macon pour les Fous.
Les simples pions furent représentés par le vin d’Argenteuil. Et la lutte s’engagea deux contre deux. A chaque prise la pièce devait être absorbée immédiatement par les deux prenants.
Vous devinez le résultat.
Comme aux premiers coups ce sont les simples pions qui disparaissent, le vin d’Argenteuil fut le premier débouché, si bien que nos insulaires intelligents roulaient sous le billard au beau milieu de la partie, avant d’avoir pu atteindre une seule fiole d’extra. »
L’ombre de Morphy
Le jeudi 5 juillet une cohorte de célébrités conduite par Madame la Princesse Murat affronta en consultation le meilleur Prussien Neumann, rédacteur du « Neue Berliner Schachzeitung ». Ce dernier jouait sans voir l’échiquier.
Les Alliées - Neumann,Gustav Richard, Paris, 22.06.1867
1.e4 e5 2.♘f3 ♘c6 3.♗c4 ♘f6 4.♘g5 d5 5.exd5 ♘a5 6.♗b5+ c6 7.dxc6 bxc6 8.♗e2 h6 9.♘f3 e4 10.♘e5 ♕c7 11.d4 exd3 12.♘xd3 ♗d6 13.h3 0-0 14.0-0 ♗f5 15.♘c3 ♖ad8 16.♗e3 ♖fe8 17.♕c1 ♘c4 18.♘d1 ♘d5 19.♗f3 ♘cxe3 20.♘xe3 ♘xe3 21.fxe3 ♗xd3 22.cxd3 ♗h2+ 23.♔h1 ♖xd3 24.♕xc6 ♖dxe3 25.♖ac1 ♕e5 26.♗d5 ♗f4?
27.♕c4! 1-0
Jules Arnous de Rivière devait subir le même sort :
« Par la lecture de ces deux jolies parties, on peut se rendre compte de la manière correcte avec laquelle ces nobles dames conduisent leur jeu. Nous trouvons que contre de tels adversaires, même le grand de ces deux maîtres ne suffit pas, ils ont encore d’y voir bien clair. » La Stratégie
Les robes à crinoline caractérisent la mode de l’époque. Ces nobles dames avaient joué dans un style qui rappelait Paul Morphy (1837-1884) remarqua le « Deutsche Schachzeitung ». Morphy était à Paris mais il ne disputa aucune partie, il avait cessé de jouer depuis plusieurs années, alors qu’il avait un an de moins que le futur champion Steinitz. Peut-être s’était-il contenté de souffler quelques coups ?
Une hypothèse à écarter d’après le témoignage de Sheriff W. Spens, publié dans le « Weekly Herald » de Glasgow :
« Morphy retourna à Paris, où il avait une sœur mariée qui y habitait. Les événements s’étaient montrés très défavorables à ses parents (la guerre de sécession) et avaient également perturbé ses propres projets, ce qui avait eu une telle influence déprimante sur son esprit surmené, au point de paralyser parfaitement toute son énergie. Il perdit entièrement son goût pour le jeu, et Neumann nous dit en 1867 qu’il n’a jamais pu amener Morphy à disputer la moindre partie d’échecs. Ils se sont rencontrés fréquemment dans la maison de de Rivière et il acceptait, à l’occasion, de jeter un coup d’œil à quelques variantes, alors que le livre du Congrès d’Échecs de Paris était en cours de préparation pour l’édition. Nous nous souvenons une fois, du plus loin que cela remonte, de sa présence devant l’entrée du « Café de la Régence » pour y retrouver quelques connaissances mais il ne voulut point y entrer, en dépit des supplications de M. Lequesne. »
Mais d’autres célébrités du monde des échecs pouvaient être dans l’assistance, citons le Major C.F. Jaenisch et le Prince Michel Wolkonsky, venu de St-Pétersbourg, M. Lowenthal, rédacteur du « Chess Magazine », le Prince Serge de Galitzin de Varsovie et une vielle connaissance de Paul Morphy, M. Ch. A. Maurian de la Nouvelle-Orléans.
Les favoris
La grande surprise du tournoi fut provoquée par un Polonais, jusqu’ici totalement inconnu car il n’avait participé à aucun tournoi important. Sa première victime fut le grand théoricien prussien Neumann, puis avec les noirs, il battit Kolisch et ensuite Steinitz.
« Voici MM. Steinitz et Winawer ; le premier est un Autrichien qui battait M. Anderssen à Londres, à peu près à l’époque où la Prusse battait l’Autriche à Sadowa. Bien que ces deux victoires n’aient pas les mêmes conséquences, celle de M. Steinitz n’en est pas moins des plus glorieuses et a mis le sceau de sa réputation. Je ne dirai qu’un mot pour le peindre ; c’est que M. Kolisch le considérait comme son adversaire le plus redoutable. M. Winaver, comme Rosenthal, est Polonais. Inconnu hier encore, voilà son nom inscrit dans le panthéon des échecs, et si le premier prix du tournoi lui échappe, il aura sûrement le second. M. le prince Galitzin, qui habite Varsovie, a bien voulu donner quelques détails sur cet amateur aussi savant que modeste. Venu à Paris pour ses affaires, M. Winawer ne s’est décidé à concourir pour le grand prix, qu’après avoir vu, au Café de la Régence, quelques parties de MM. Kolisch, Steinitz et Rosenthal. Il lui sembla alors qu’il pouvait, sinon aspirer à la victoire, du moins faire une défense honorable et le résultat a dépassé ses prévisions. Son jeu, jusqu’à présent, ne peut être parfaitement apprécié ; mais ce qui lui est acquis, c’est une solidité à toute épreuve. Il formerait ainsi un contraste avec le jeu des autres joueurs polonais, qui brillent plutôt par l’imagination que la profondeur. » E. Nivernais
Winawer réussit le meilleur résultat parmi les cinq premiers récompensés par un prix. Il obtint cinq victoires pour 3 défaites. Cette partie permet de mesurer l’évolution du jeu de son adversaire, qui à ses débuts était dénommé le « Morphy autrichien » pour son côté tacticien aventureux, se transformer en Maître de l’accumulation des petits avantages. Toutefois, grand adepte de l’avantage de la paire de fous, il subit une leçon instructive ici car elle sera dévalorisée par le caractère fermé de la position.
Winawer,Szymon – Steinitz,William, Paris, 25.06.1867
1.e4 c5 2.♘f3 e6 3.♘c3 ♘c6 4.♗b5 ♘ge7 5.0-0 ♘g6
« Le coup qui nous semble à préférer est 5…a6 » Le livre du tournoi La pratique moderne confirme avec 5...a6 6.♗xc6 ♘xc6 7.d4 cxd4 8.♘xd4 suivi de 9.Te1.
6.♗xc6 bxc6
Cède la paire de fous pour créer des pions doublés, un thème développé plus tard avec brio par Nimzowitsch.
7.d3 ♗e7 8.♘e2 0-0 9.b3 d6
« Evidemment M. Steinitz avait vu la partie jouée précédemment entre M. Winawer et M. Neumann ; 1.e4 c5 2.f4 e6 3.Cf3 Cc6 4.Fb5 a6 5.Fxc6 bxc6 6.0-0 d5 7.d3 Fe7 8.c4 Cf6 9.Cc3 0-0, etc. il ne veut pas être soumis aux difficultés résultant de la défense du pion doublé, quand le pion est poussé à d5. » Le livre du tournoi
10.c4 f5 11.exf5 exf5 12.♘f4 ♘xf4 13.♗xf4 g5!? 14.♗c1 g4
« On voit que ces pions lancés en avant préparent aux fous noirs plus d’action qu’ils n’en auraient eu sans cette manœuvre hardie. » Le Livre du tournoi.
15.♘e1?! f4 16.♗b2 ♕e8 17.♕d2 ♕h5
Les noirs sont mieux et développent une dangereuse initiative sur l’aile roi. 18.f3 Sinon les noirs pouvaient affaiblir le roque avec la poussée f3.
18...g3 19.h3 ♕g6
Prometteur semblait 19...♗xh3!? 20.gxh3 ♕xh3 avec l’idée 21…Tf5 suivi de 22.Th5 etc.
20.♘c2 ♗f5 21.♖fe1 ♗g5 22.♖ad1 ♖ae8
« Ne serait-il pas plus fort de jouer cette tour à d8 pour ensuite avancer le pion ? » Le livre du tournoi
23.♖xe8 ♖xe8 24.♖e1
« M. Winawer a raison quant à lui de provoquer l’échange des tours. » Le livre du tournoi
24...♖xe1+ 25.♘xe1 ♕e6 26.♔f1 ♔f7
Les noirs ont un avantage spatial mais les blancs n’ont pas de faiblesse structurelle, les chances sont approximativement égales.
27.♕e2 ♕d7 28.♕d2 ♔g6 29.♕c3 h5 30.♗a1 h4 31.♕b2 ♕e7 32.♕e2 ♕d7 33.♕b2 d5 34.♕e2 d4
Steinitz a consolidé sa position mais son caractère fermé handicape sa paire de fous et il va surestimer ses chances.
35.♗b2 ♗e7 36.♗c1 ♗d6 37.♗d2 ♔f6 38.♔g1 ♗e5 39.♗c1 ♕c8 40.♔f1 ♕a6 41.♔g1 ♕a5 42.♔f1 ♕c3?
« Par ce coup, les noirs ont cru forcer la partie et, tout au contraire, ils la perdent inévitablement. » Le livre du tournoi
43.♗d2!? ♕b2
Si 43...♕a1 44.♗a5 ♔g6 avec la menace 45.Fd8. 45.♗d8 (45.♕xe5 ♕xa2!) 45...♗f6 46.♗c7 ♕c1 47.♗d6 gagnait un pion.
44.♗a5
L’échange des dames est forcé et alors le cavalier blanc va pouvoir s’activer via la manœuvre « Cc2-a3-b1-d2-e4 ».
44...♕xe2+ 45.♔xe2 ♔e7 46.♘c2 ♔d7 47.♘a3
Intéressant 47.b4!? cxb4 48.♗xb4 qui permettait de gagner le pion d4.
47...♗d6 48.♘b1 ♗c7 49.♗e1 ♔c8?! 50.♘d2 ♔b7?! 51.♘e4
Si les noirs échangeaient le cavalier, ils se retrouvaient avec le mauvais fou !
51...♔b6 52.♗d2 a5 53.♗c1 a4 54.♗a3
Les pions noirs sont indéfendables.
54...axb3 55.♗xc5+ ♔a5 56.axb3 ♗e5 57.♘d2
En route pour c2.
57...♗h7 58.♘b1 ♗f5 59.♘a3 ♗d7 60.♘c2 ♗c8 61.♘xd4 ♗xd4 62.♗xd4 ♔b4 63.♗e5 ♔xb3 64.♗xf4 ♗f5 65.♔d2 1-0
« Et les noirs abandonnent après quelques coups. On ne saurait trop recommander aux jeunes gens l’étude instructive de cette fin de partie que M. Winawer a conduite avec la plus admirable précision. La durée de cette partie a été difficile à constater d’une manière exacte, mais il est certain que les joueurs ont excédé le temps imposé par la règle du tournoi. » Le livre du tournoi
Une prestation positionnelle en décalage avec les empoignades romantiques et qui ne retint pas l’attention du public.
Le futur 1er champion de l’Histoire des échecs modernes prit sa revanche pour remporter une belle partie positionnelle avec une jolie conclusion tactique.
Steinitz,William – Winawer,Szymon, Paris, 27.06.1867
1.e4 e6 2.d4 d5 3.♘c3 ♗b4
Ce clouage initie la variante de Winawer !
4.exd5 exd5 5.♗d3 ♗e6
Plus tard, Alekhine fera un meilleur usage du fou après 5...♘c6 6.♘ge2 ♘ge7 7.0-0 ♗f5 dans sa première partie du match contre Capablanca en 1927.
6.♘f3 h6?!
A la fois une perte de temps et un affaiblissement de l’aile roi.
7.0-0 ♗xc3?
Cède la paire de fou et la diagonale a3-f8 à l’adversaire.
8.bxc3 ♘d7 9.♖b1 ♘b6
Le livre du tournoi préfère 9...♖b8. Faible est 9...b6 10.c4 dxc4 11.♗e4 ♖b8 12.d5 ♗g4 13.♖e1 ♘e7 14.♗a3+-
10.♘e5 ♘e7 11.f4 ♗f5 12.♗xf5 ♘xf5 13.♗a3 ♘d6 14.f5 ♘e4?!
Croyant empêcher le coup qui va suivre. 15.f6! « Très bien joué ; on ne peut prendre ce pion ni avec le pion ni avec le cavalier sans perdre en peu de coups. » Le livre du tournoi
15...g6
Si 15...♘xf6 16.♕e1+-; Si 15...gxf6 16.♕h5+-
16.♕g4 ♕c8
17.♕xg6!
« Fort joli ; si le pion prend la dame les noirs sont mat en trois coups. » Le livre du tournoi
17...♕e6
17...fxg6 18.f7+ ♔d8 19.f8♕+ ♖xf8 20.♖xf8#
18.♕g7 0-0-0 19.♘xf7 ♘xc3 20.♘xd8 ♖xd8 21.f7 ♘d7 22.♖be1 ♘e2+ 23.♔h1 c5 24.♗xc5 ♕e4 25.f8♕ ♘xf8 26.♖xf8 ♘g3+ 27.♕xg3 ♖xf8 28.♗xf8 1-0 Les deux adversaires avaient utilisé chacun 1h30.
La partie ci-dessous opposant les deux favoris retint particulièrement l’attention du public.
Le vainqueur
« M. Kolisch a lutté avec les joueurs les plus célèbres du monde entier ; il a même provoqué Morphy, l’illustre champion américain, qui a parcouru en triomphateur les deux hémisphères. Mais le gant n’a pas été relevé, au grand regret de tous les amateurs. Dans le tournoi actuel, la place de M. Kolisch est fixée dans l’opinion presqu’unanime des amateurs, et cette place est la première, circonstance qui contribue à rendre extrêmement animées les parties faites contre lui. Chacun cherche dans une victoire contre lui à rehausser l’éclat de sa réputation. Jusqu’à présent, deux joueurs seulement y sont parvenus. Une grande profondeur, une correction irréprochable, un sang froid que rien ne peut altérer ; telles sont les qualités de ce redoutable athlète. » E. Nivernais
Steinitz,William – Kolisch,Ignatz, Paris, 13.06.1867
1.e4 e5 2.f4 exf4 3.♘f3 g5 4.♗c4 ♗g7 5.0-0 d6
« Ce coup est donné par M. de la Lasa comme coup juste. Nous inclinons à croire qu’il est plus essentiel de jouer de suite 5…h6 » Le livre du tournoi
6.d4 h6 7.g3?!
Cette variante, attribuée à Hanstein suite à une partie disputée en 1849 contre Lasa, a fait l’objet de nombreuses analyses très controversées et ce coup est jugé encore comme le plus exact par Kortchnoï et Zak en 1974 ! La théorie retient 7.c3 pour consolider le centre.
7...g4?!
Meilleur 7...♗h3! 8.♖f2 ♘c6 9.♗b5 ♘f6! 10.d5? a6! avec avantage noir.
8.♘e1?!
« Le cavalier se retire à cette case et ne va pas à h4 afin de se réserver ultérieurement le coup Cd3 suivant le jeu des noirs. » Le livre du tournoi. Pourtant 8.Ch4 est meilleur.
8...f3 9.c3 ♘e7
Le livre du tournoi propose le plus actif 9…Cc6!?
10.h3
« Ceci est une grande faute de la part de M. Steinitz, il fallait sacrifier le cavalier de suite. » Le livre du tournoi
10...h5 11.♘xf3 gxf3 12.♕xf3 ♗xh3 13.♕xf7+ ♔d7 14.♕xg7
Les théoriciens Estrin et Glaskov proposèrent, plus d’un siècle après cette partie, 14.♗g5 comme dangereux. Cela reste à démontrer après le simple 14...♗h6!?
14...♗xf1 15.♗xf1 ♕g8 16.♗h3+ ♔d8 17.♕xg8+ ♖xg8 18.♗f4 ♘d7
Kolisch s’est montré à la hauteur en défense et a obtenu une position avec une qualité au prix d’un pion.
19.♘a3?!
« Moins bien que 19.Cd2 » Le livre du tournoi
19...♘f6
20.♗e6?!
Après 20.e5!? ♘fd5 21.♔h2 la lutte restait intéressante.
20...♖g6 21.♖e1 h4 22.e5 ♘h5 23.exd6
Une dernière et vaine tentative des blancs pour trouver des chances d’attaque selon le « Deutsche Schachzeitung ».
23...♘xf4 24.dxe7+ ♔e8 25.♗f5 ♖xg3+ 26.♔h1 ♘d5 27.♘b5?!
Une nouvelle imprécision.
27.♖e4 ♘xe7 28.♖xh4 ♔f7 29.♗e4 ♖e8! 30.♔h2 offrait une meilleure résistance.(30.♗xb7? ♘f5-+)
27...a6 28.♗e4 axb5 29.♗xd5 c6 30.♗g2?! ♖g7! 31.d5 ♖xe7-+ 32.♖f1 cxd5 33.♗xd5 ♖d8 34.c4 bxc4 35.♗xc4 ♖d2 36.b4 ♖e4 37.♗f7+ ♔e7 38.♗b3 ♖ee2 39.♖a1 ♖h2+ 40.♔g1 ♖dg2+ 41.♔f1 h3 0-1
Quelques années plus tard, Zukertort compara le style des deux joueurs avec cette sentence caustique : « Kolisch est un tigre qui vous saute à la gorge tandis que Steinitz est un pickpocket qui vole un pion et se le garde. »
« Vous connaissez l’ingénieux compositeur de problèmes. Tous ceux qui s’adonnent à cette branche-là des échecs ont admiré la grâce et la beauté de ses productions. Cette faculté plus qu’ordinaire devient un péril dans une partie avec un joueur de première force. Toujours préoccupé du mat, M. Loyd sacrifie quelquefois une bonne position à cette perspective agréable et fallacieuse. » E. Nivernais
« Le pion du gambit joue, dans une partie d’échecs, le même rôle que l’asticot dans la pêche à la ligne. » La Stratégie
Kolisch,Ignatz – Loyd,Samuel, Paris, 01.07.1867
1.e4 e5 2.♘f3 ♘c6 3.♗c4 ♗c5 4.b4
Caractérise le gambit Evans qui vivait son âge d’or.
4...♗xb4 5.c3 ♗c5
La question qui fut l’objet du débat théorique durant plus d’un siècle est – Quelle est la meilleure retraite pour le fou ? - 5…Fa5 les classiques, 5…Fe7 les modernes, 5…Ff8 fut même joué contre Chigorin par Steinitz. Le coup de la partie est une possibilité que beaucoup considèrent légèrement inférieure.
6.0-0 ♗b6 7.d4 d6 8.dxe5 ♗g4
Plus naturel est 8…dxe5
9.exd6 ♗xf3
Correct 9…cxd6 selon Neumann.
10.♕xf3 ♘e5 11.♗b5+ c6 12.♕g3 ♕xd6 13.♗e2
Les blancs doivent plutôt prendre le pion 13.♕xg7 ♕f6 14.♗h6 et les blancs ont une bonne partie selon Neumann mais la situation est loin d’être claire après 14...cxb5 15.♕f8+ ♔d7 16.♕xa8 ♘xh6 17.♕xb7+ ♔e6-+ et les pièces noires développées sont en mesure d’attaquer l’aile roi.
13...♘e7 14.♔h1
Prendre le pion est peu recommandable maintenant car les noirs roquent du grand côté et pourront utiliser la colonne "g" ouverte pour leurs tours. Neumann
14...0-0 15.f4 ♘5g6 16.♘a3 ♗c7 17.♘c2 f5?
Ce coup n’est pas bon car il permet la création d’un pion passé pour les blancs. Neumann
18.♗c4+ ♔h8 19.e5 ♕d8 20.♘d4
Avec un avantage décisif, les pièces blanches dominent et les cases blanches sont très affaiblies.
20...♕c8 21.♗a3 b5 22.♗xe7 ♘xe7 23.♘e6 ♘g6 24.♗b3!
Ce fou est très important pour conclure.
24...♖e8 25.♘xc7 ♕xc7
26.♕xg6! ♕d7
La prise de la dame conduit au mat après 26...hxg6 27.♖f3 suivi de 28.Th3.
27.♖f3 ♖ad8 28.♖h3 h6 29.e6 ♕c7 30.♕xf5 ♖f8 31.♕e5 ♕xe5 32.fxe5 1-0
La meilleure partie du tournoi
L’une des parties les plus fameuses fut celle qui opposa Kolisch à Gustav Neumann. Un chef d’œuvre positionnel sur l’usage et la valorisation de la paire de fous.
« M. Neumann, un Prussien, habitué de longue main aux armes perfectionnées qu’il manie admirablement. Nul mieux que lui, ne désarçonne un Cavalier ou ne démolit une Tour ; il est en ligne pour le troisième prix. »E. Nivernais
Gustav Neumann devait cesser de jouer en 1872, souffrant le restant de sa vie d’une maladie mentale grave, alors que dans sa jeunesse, il avait été victime d’une blessure à la tête. (Ken Whyld)
Neumann,Gustav Richard – Kolisch,Ignatz, Paris, 21.06.1867
1.e4 e5 2.♘f3 ♘c6 3.♗b5 ♘f6 4.0-0 ♗e7
Critique est d’entrer dans la Berlinoise avec 4…Cxe4, très populaire de nos jours.
5.♘c3 d6 6.♗xc6+
« L’immédiat 6.d4 est plus animé. Après l’échange la position blanche est de loin moins souple. » Tartakower
6...bxc6 7.d4 exd4 8.♘xd4 ♗d7 9.f4
Une avance ambitieuse mais risquée car le pion e4 va devenir une cible.
La théorie retient 9.♕f3 0-0 10.e5 ♘g4 11.♘xc6 ♘xe5 12.♘xe5 dxe5 13.♖d1 +=
9...0-0 10.♕d3 ♖b8 11.b3 c5 12.♘f3 ♗c6
« Un des deux fous occupe déjà un poste d’observation. » Tartakower
13.♖e1 ♖e8 14.♘d5
« Trop précipité, indiqué était 14.Fb2 pour mobiliser les forces. » Tartakower
14...♘xd5 15.exd5 ♗f6
« Joli coup intermédiaire qui, permettant au deuxième fou d’entrer dans l’action, assure l’initiative aux noirs. » Tartakower
Le premier commentaire du « Deutsche Schachzeitung » sur cette partie fait aussi l’éloge de l’usage exemplaire de paire de fous.
16.♖xe8+ ♗xe8 17.♖b1 ♗d7
« A ce point de la partie, nous trouvons que le jeu des noirs est le meilleur des deux. » Neumann & Arnous de Rivière
18.♗d2
« Si 18.c4? ♕c8 suivi de 19.Ff5. » Tartakower
18...♕c8 19.♖e1 ♗f5 20.♕c4 ♕d7 21.c3 ♖e8
« Avec détermination les noirs jouent pour liquider les tours, après quoi les deux fous gagneront en puissance. » Tartakower
22.h3 ♖xe1+ 23.♘xe1 ♕e8 24.g4 ♗d7
« Menaçant de gagner la dame le coup suivant (Fb5). » Neumann & Arnous de Rivière
25.a4 c6
« Jugeant correctement que les deux fous auront une pleine puissance dans une position ouverte. » Tartakower
26.♔f1
« Pour donner de la mobilité à la dame sans craindre l’irruption de la dame adverse via e2.