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LES INDIENS A LA CONQUETE DES TITRES MONDIAUX
La présence des Indiens sur les podiums des tournois européens se multiplie. Lors du « Grand Swiss », l’open le plus fort de l’année avec plus d’une centaine de GMI, c’est la confirmation et la consécration avec la victoire en solitaire de Santosh Gujrathi Vidit, 29 ans, qui termine avec 8,5 points sur 11 possibles. Il devance l’Américain Hikaru Nakamura, 35 ans, et tous deux obtiennent leur qualification pour le Tournoi des Candidats 2024 qui se jouera en avril à Toronto.
Cerise sur le gâteau, c’est la sœur aînée de l’Indien Rameshbabu Praggnanandhaa, 18 ans, déjà qualifié pour les Candidats, Rameshbabu Vaishali, 22 ans, qui s’impose chez les femmes. Elle devance la Chinoise Tan Zhongyi, 32 ans.
Les deux titres mondiaux majeurs femme et homme détenus par la Chine sont menacés, notamment depuis que le tenant du titre Ding Liren affiche une certaine lassitude après s’être retiré du « Grand Chess Tour ». Les efforts des joueurs indiens, soutenus par leur mentor, le légendaire Vishy Anand, portent leurs fruits. L’Inde rassemble aujourd’hui le plus grand potentiel de joueurs capables d’entrer dans le top 10 mondial.
Pour la France, le bilan est mitigé, mais saluons les exploits de Sophie Milliet, Pauline Guichard et Etienne Bacrot, qui tous repartent avec un gain d’une dizaine de points Elo de l’île de Man.
Déception pour MVL et Alireza Firouzja. Ce dernier conserve quelques chances d’être qualifié pour les Candidats grâce à son brillant classement Elo. Son résultat à la « Sinquefield Cup » s’avère être crucial s’il veut garder son avantage sur ses plus proches poursuivants, le Néerlandais Anish Giri et l’Américain Wesley So.
Succès populaire et participation record au Cap d’Agde. Bob Textoris et son équipe réussissent une belle édition. Un brin de nostalgie provoqué par l’absence du « Trophée », le tournoi phare de CAPECHECS. Un certain vide dans la salle Molière, comblé en partie par la présence des musiciens talentueux et habitués du Cap.
Jean-Philippe Toussaint nous a accordé un entretien, rapporté par Anne Geritzen. Il publie simultanément un ouvrage à caractère autobiographique « L’Echiquier », où le jeu tient une part importante, ainsi qu’une nouvelle traduction du « Joueur d’Echecs » de Stefan Zweig sous le titre « Echecs ».
Stefan Zweig était l’un des écrivains les plus lus au milieu du XXe siècle. Européen convaincu et humaniste, il mit fin à ses jours à Petrópolis au Brésil, le 23 février 1942. Zweig était convaincu que l’Europe était sur le point de vivre l’effondrement de sa civilisation, de ses valeurs « une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. ».
« Comment l'idée rationnelle par excellence, celle de la construction européenne, pourra-t-elle jamais tenir tête à la jouissance fusionnelle des foules manipulées et aux tendances irrationnelles que sont le nationalisme et la haine de l'étranger ? » Stefan Zweig

Bonne lecture et joyeuses fêtes de fin d’année.

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