À la une des échecs depuis 1959

Apparemment rien ne va plus pour Magnus Carlsen. Après son abandon du titre mondial, l’abandon de sa société « Play Magnus » reprise par le groupe « chess.com », Magnus abandonne après 3 rondes la Sinquefield Cup, l’un des plus prestigieux tournois de l’année, sans explication.
Il faut remonter à 1967 pour qu’un joueur de très haut niveau, Bobby Fischer perçu comme un futur champion du monde, se retire du tournoi interzonal de Sousse, alors qu’il caracolait en tête du tournoi, invaincu après 10 rondes !
Constamment en litiges avec les organisateurs, les officiels, auxquels il faut ajouter les problèmes de calendrier posés par ses obligations religieuses, provoquèrent des difficultés insurmontables.
Le retrait de Magnus, annoncé quelques minutes avant la 4e ronde, a fait l’effet d’une bombe. Carlsen avait débuté le tournoi avec une victoire sur Ian Nepomniachtchi, vainqueur du Tournoi des Candidats, devenu à nouveau le Challenger. Aussitôt, les échecs ont retrouvé une visibilité médiatique qui dépasse largement la presse spécialisée.
Des allusions, des rumeurs de triche, alimentées notamment par l’un des meilleurs joueurs américains, le GMI Hikaru Nakamura, ont fait de cette journée du 5 septembre une journée noire pour les échecs.
Le jeune joueur de 19 ans Hans Moke Niemann, pour sa première participation à un tournoi réunissant les meilleurs mondiaux, avait infligé une défaite à Magnus lors de la 3e ronde.
Aucune preuve n’a pu être fournie, si ce n’est de recentrer la triche au centre des préoccupations du jeu d’échecs.
L’ordinateur, meilleur joueur du monde, est devenu indispensable pour les préparations, les analyses. La possibilité de pouvoir se connecter, dans des moments critiques d’une partie, reste une tentation où sont déjà tombés de nombreux titrés lors des parties en lignes.
La présomption d’innocence doit prévaloir jusqu’à ce que des preuves tangibles puissent être apportées. Très rapidement les réseaux sociaux, les médias se sont emparés de cette lamentable histoire avec pour conséquence, avant tout, des perdants - que ce soit les accusateurs ou l’accusé - si les choses ne sont pas totalement éclaircies.
« Courage, fuyons » est une réponse qui n’est pas à la hauteur d’un champion du monde !
Sous un angle plus positif, saluons la performance exceptionnelle d’Alireza Firouzja, qui remporte dans la foulée le Rapide et Blitz de Saint-Louis, la Sinquefield Cup et par la même occasion l'ensemble du cycle Grand Chess Tour.
De l'autre côté de l'Atlantique, à Albi, le talentueux Jules Moussard remporte le championnat de France pour la première fois de sa carrière.
Une ombre au tableau, un départage contre le multiple champion de France Etienne Bacrot avec pour conclusion un Armageddon laisse pour le moins perplexe
Enfin, un coup de chapeau également à la « récidiviste », Almira Skripchenko qui s'offre son 7e titre National.

Bonne lecture.
Georges Bertola