À la une des échecs depuis 1959

Depuis que la FIDE s’est emparée du championnat du monde à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, avec l’organisation du match tournoi disputé à La Haye et Moscou en 1948, c’est la première fois de son histoire qu’elle se trouve dans une position aussi embarrassante car impossible de jouer un championnat du monde sans désigner un Challenger.
Les deux épreuves phares, l’Olympiade et le championnat du monde, ont été annulés en 2020 provoquant entres autres des problèmes de trésorerie.
Lorsque l’URSS exerçait une position dominante il y eut quelques problèmes mais rien de comparable. Najdorf, après le retrait de l’Américain Fine, aurait dû intégrer le tournoi du championnat du monde qui comptait 3 Soviétiques sur les 5 participants mais comme il me l’a dit lui-même : « J’avais été trop performant lors du premier grand tournoi de l’après-guerre - Groningue 1946, avec un score positif contre les Soviétiques et notamment une victoire contre Botvinnik ».
En 1962, l’Américain Bobby Fischer avait accusé les Soviétiques de s’être alliés pour lutter contre lui. Le livre de Plisetsky et Voronkov publié à Moscou en 1994 « Russians versus Fischer » semble confirmer les faits.
Le Tournoi des Candidats qui a débuté en 2020 connaît un tout autre scénario, interrompu le 25 mars en pleine pandémie. L’Azéri Radjabov s’était retiré en faisant valoir qu’il n’aurait jamais dû débuter dans un tel contexte. Le Français Maxime Vacher-Lagrave le remplaça au pied levé pour se retrouver en tête du classement, en compagnie du Russe Nepomniachtchi, à l’issue du premier tour.
Le tournoi devrait se terminer à Ekaterinbourg en Russie du 19 au 28 avril. Après une interruption de plus d’un an, la situation est identique. La pandémie est toujours présente avec l’arrivée d’une 3e vaque dans plusieurs pays européens.
Privé de compétitions, notamment de parties « classiques », les concurrents abordent ce deuxième tour dans des conditions psychiques et physiques inhabituelles où règne l’incertitude. Un point sépare actuellement les deux leaders des quatre suivants, tout reste donc très ouvert. Cela va se jouer, avec 7 rondes restantes, sur la forme du moment, la capacité de résister à la pression car, sur le plan échiquéen, aucun ne se démarque vraiment comme le favori.
Après le conflit meurtrier qui l’a opposé à l’Azerbaïdjan, le chaos règne en Arménie et son meilleur joueur, Levon Aronian, va rejoindre les Etats-Unis. Plus exactement le club d’échecs de Saint-Louis et son mentor Rex Sinquefield. Le mécène réussit « l’exploit » de réunir bientôt la moitié du top 10 mondial au sein de son club. Monnaie sonnante et trébuchante et appui politique sont-ils encore les clés de la réussite aux échecs ?
Toute la rédaction d’Europe Echecs s’associe à moi pour féliciter chaleureusement Marc’Andria Maurizzi à l’occasion de sa seconde norme de GMI lors du tournoi de Barcelone.
Vous découvrirez également un reportage sur l’open de Cappelle-la-Grande qui, à défaut d’avoir pu se dérouler en présentiel, s'est disputé en ligne sur la plateforme d’Europe Echecs. Ces quatre jours d'évènements furent un grand succès rassemblant des centaines de participants amateurs ou professionels et avec la présence de légendes des échecs comme Vasyl Ivanchuk, Gata Kamsky ou encore la championne du monde en titre, la chinoise Wenjun Ju.


Toute la rédaction vous souhaite bonne lecture.

Georges Bertola