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Lorsque débuta le « Grand Prix Féminin de Lausanne », le 1er mars, tout semblait sous contrôle. Le conseiller fédéral Alain Berset se voulait rassurant pour affronter le coronavirus. « Nous sommes prêts ! » Avec l’un des systèmes de santé des plus performants il n’y avait rien à craindre. Pourtant, sur le terrain, les signaux émis par les autorités politiques laissaient percevoir de nombreuses sources d’inquiétude. Suppression des manifestations réunissant plus de 1 000 personnes que ce soit sur le plan économique (Salon international de l’automobile de Genève), festif et artistique, politique ou associatif. Des mesures de mise en quarantaine pour les employés de banque, des compagnies d’assurances, du corps médical qui s’étaient rendus dans des pays à risque. Chaque jour, des directives de plus en plus drastiques sont ordonnées et un vent d’inquiétude, quelquefois de panique, souffle parmi la population avec des restaurants désertés, des entreprises en chômage technique, des maisons de retraites interdites de visites, des écoles fermées.
La planète échecs n’est pas épargnée avec la suppression de grands tournois dans la plupart des pays européens. Le GMI Alberto David, champion d’Italie en titre, qui s’était rendu à Prague pour disputer le championnat du monde senior+ par équipes dut rebrousser chemin car ses co-équipiers n’avaient pu quitter l’Italie, l’un des pays les plus sinistrés par l’épidémie. Par ailleurs le tournoi fut interrompu à la 7e ronde… mais félicitons cependant l’équipe de France : A. Vaisser, N. Giffard, J-P Boudre, J.C. Letzelter et A. Canon pour leur médaille d’argent.
Très rapidement les participantes du tournoi de Lausanne furent informées que le prochain tournoi du Grand Prix Féminin qui devait se jouer en Sardaigne du 2 au 15 mai allait devoir se jouer dans un autre pays. Le chef de presse, le GMI Yannick Pelletier ne put que constater que les quatre prochains événements où il devait participer sont annulés. Le responsable russe de l’organisation s’attend à être mis en quarantaine dès son retour à Moscou.

Heureusement, le Grand Prix Féminin a pu être conduit jusqu’à son terme avec la victoire de la Géorgienne Nana Dzagnidze au coude-à-coude avec la Russe Aleksandra Goryachkina. Elle devance ainsi la vice-championne du monde au départage grâce au plus grand nombre de parties gagnées dans ce tournoi. Dzagnidze a en effet vaincu quatre adversaires et concédé une défaite, alors que Goryachkina n'a certes pas perdu mais n’a remporté que trois parties.


Et, bien sûr, quelques doutes subsistent sur le bon déroulement du Tournoi des Candidats. Le retrait de l’Azéri Teimour Radjabov devant le refus de la FIDE de reporter le tournoi, (un souhait également formulé par le Chinois Hao Wang), n’est peut-être que le début de complications et de rebondissements dans cette aventure qui devrait permettre de désigner le prochain Challenger du champion du monde Magnus Carlsen.

Le repêchage de Maxime Vachier-Lagrave comme remplaçant est une aubaine pour les échecs français mais le coronavirus n’a pas fini de s’inviter en trouble-fête alors que l’un des grands favoris, Fabiano Caruana, a rencontré quelques difficultés pour se rendre en Russie.

« Évidemment, je suis ravi d’avoir cette opportunité, même si ce n’est pas comme ça que je voulais me qualifier à la base. J’arriverai à Ekaterinbourg le 12 mars. Ma priorité d’ici le début du tournoi, c’est que tout soit mis en place sur le plan logistique le plus rapidement possible, et que je puisse me consacrer à la préparation. Certes, je suis prévenu très tard, mais je suis qualifié et c’est ce que j’attendais depuis longtemps, donc je ne vais certainement pas faire la fine bouche. Mon objectif, c’est le 17 mars, jour de la première ronde – face à Caruana… A moi de me focaliser sur le jeu pour être prêt ce jour-là. »
Maxime Vachier-Lagrave


Bonne lecture à tous.

Georges Bertola