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C’est à nouveau avec un calendrier surchargé que les meilleurs joueurs terminent l’année.

Le tournoi du Grand Prix Féminin de Monaco, qui réunit pourtant un plateau d’exception, s’est joué dans l’ombre et une relative indifférence par rapport à la finale du « London Chess Classic ». Ce n’est pas la première fois que cela se produit et rappelle la situation dans laquelle s’est déroulé le Tournoi des Candidates. Une petite compensation, les femmes sont à l’honneur dans ce numéro !
Exploit de MVL au « London Chess Classic » face à Carlsen qui l’évince de la finale. Maxime démontre encore, si nécessaire, qu’il a l’étoffe d’un Candidat. A-t-il réussi à franchir la dernière marche pour accéder aux Candidats ? Le dernier tournoi du cycle du « Grand Prix FIDE » a débuté à Jérusalem le 10 décembre avec, à la clé, deux places qualificatives.
Le Russe Grischuk est le mieux placé même s’il n’est pas mathématiquement encore qualifié et Maxime est en compétition avec l’Azéri Mamedyarov et le Russe Nepomniachtchi.
Après avoir perdu la finale contre Liren Ding, impressionnant d’efficacité, MVL a enchaîné pratiquement sans avoir pu se préparer.
Ceci me semble d’une incroyable légèreté que d’imposer de telles conditions pour un enjeu aussi important, soit obliger Maxime à jouer deux jours après la finale du « London Chess Classic ».
Je pense que ce sujet mérite réflexion de la part des dirigeants de la FIDE et rappelle la situation d’Anand lors du championnat du monde FIDE à Lausanne en 1998 où, après avoir à peine terminé de jouer le tournoi qualificatif aux Pays-Bas, Anand dut se rendre immédiatement à Lausanne pour disputer la finale du championnat du monde.

« Sur le moment j’étais fâché mais maintenant après tout ce temps, cela fait partie de ma carrière. Et les gens ne s’intéressaient pas vraiment à ce problème, si c’était équitable ou pas. Cinq jours après, seul le résultat comptait. » GM Anand

L’actuel système pour qualifier les Candidats laisse apparaître une image confuse et amène quelques interrogations.

Comment comprendre qu’un joueur puisse se retrouver Candidat en ne jouant pas pour préserver son classement Elo ?
De plus, ce n’est pas très valorisant pour l’image du « Grand Prix FIDE » de voir des joueurs, notamment Radjabov, qualifiés lors de la « coupe du monde », ne pas participer pour raison médicale jusqu’au terme du cycle, alors qu’il n’y avait en ce qui le concerne plus de véritable enjeu ?

L’obtention de la « wild card » pour un Candidat au titre mondial reste aussi un sujet de controverse à un tel niveau !

« La wild card pour les Candidats 2020 sera pour Kirill Alekseenko (si Ian Nepomniachtchi et Grischuk se qualifient via le Grand Prix) ou un match à organiser entre ces deux (ou trois) joueurs russes. » GM Sutovsky

« Je vais aussi dire un mot sur l’annonce qui a été faite par la fédération russe concernant l’octroi de la fameuse wild card pour les Candidats… Sur le principe, que ce privilège soit donné à un Russe, n’est pas un gros souci en soi. En revanche, sur le timing de l’annonce, c’est vraiment du délire. Comme en 2017, ils n’attendent pas que les tournois soient terminés, ils n’attendent pas que le cycle soit terminé. Du coup ils génèrent une situation pas claire. Ensuite, pourquoi nous faire jouer un match pour la troisième place de la coupe du monde ? J’ai disputé ce match, je l’ai gagné, et ça ne sert à rien. » GM MVL

Vous aurez la plupart des réponses lorsque vous lirez ce numéro 705 avec, à nouveau, une actualité abondante traitée par vos chroniqueurs habituels.

Une première pour notre page de couverture ! Une peinture d’Enki Bilal, auteur de bande dessinée qui s’affirme comme un grand artiste du XXIe siècle. Son apport aux échecs : le « Chessboxing » !

Bonne lecture et toute la rédaction vous souhaite de bonnes fêtes et les meilleurs vœux de santé pour la nouvelle année.

Georges Bertola