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Maxime Vachier-Lagrave fait honneur à la France par son immense talent, son humour britannique et subtil, et sa grande humilité. Il est, de manière incontestable, le plus grand joueur de notre pays depuis Philidor.
Nous n’ignorons pas Alekhine, ou Spassky qui ont représenté la France, mais ils devaient leur statut de joueurs exceptionnels à l’école russe pour le premier et à l’école soviétique pour le grand Boris Spassky. Nous sommes heureux, fiers et honorés qu’ils aient choisis la France comme seconde patrie. Maxime, en terminant 1er ex æquo à Londres et 3e au départage face à Magnus Carlsen, engrange 62 points en 6 mois ce qui est tout simplement exceptionnel à ce niveau. Son brio tactique affirmé depuis son plus jeune âge fait mouche au plus haut niveau, Anand en fit les frais lors du tournoi londonien. Son approche méthodique des ouvertures et sa virtuosité en finale le rapprochent des tous premiers joueurs mondiaux.
S’il réussit à se décomplexer face à Carlsen il pourra rivaliser au plus haut niveau pour devenir un des prétendants pour l’affronter, à l’instar de cette jeune génération représentée par Giri et Caruana.
Sa progression ces derniers mois est époustouflante et sa régularité va commencer à faire douter ses adversaires de l’élite.
Philidor mourut en exil à Londres après la Révolution. Maxime, dans cette même ville, 220 ans plus tard, signe une entrée remarquée par un superbe résultat dans le club très fermé de l’élite mondiale.
Après Lautier qui fut une locomotive et Bacrot qui parvint en 2004 à être 9e au classement mondial, peut-être Maxime peut-il devenir le TGV dont notre pays a besoin comme exemple pour inciter de nombreux jeunes joueurs tricolores à suivre ses traces.
Depuis qu’Andrei Filatov est devenu président de la fédération russe des échecs il semble qu’il ait mis de l’ordre dans le management de cette organisation.
Depuis plus d’une décennie, la Russie, bien que disposant d’individualités de très grande qualité – Kramnik, Svidler, Grischuk pour n’en citer que quelques-uns –, n’arrivait plus à s’imposer dans les compétitions par équipes masculines. Au championnat d’Europe de Reykjavik les équipes masculines et féminines russes ont dominé, sans conteste, de bout en bout cette compétition.
Comment ne pas faire le parallèle avec la position plus affirmée de la Russie de Poutine sur la scène géopolitique internationale après des années d’effacement voire d’absence ?
La France, emmenée par Maxime Vachier-Lagrave et Étienne Bacrot en grandes formes, termine 4e bien qu’ayant joué tous les cadors, mais les résultats en demi-teinte de Fressinet et d’Edouard n’ont pas permis le podium. Nous sommes persuadés que l’équipe de France motivée lors des prochaines olympiades de Bakou peut nous surprendre agréablement et que ses joueurs auront à coeur de nous faire plaisir.
En finale du master de L’ACP, Étienne Bacrot a perdu face à un Ivanchuk survolté qui l’aura dominé en ne lui laissant aucune chance. Mais que faire contre le génie ukrainien lorsqu’il joue à son meilleur niveau ?
Enfin, le président de la FIDE a délégué temporairement tous ses pouvoirs au président délégué Giorgios Makropoulos, 20 ans après avoir été élu à Noisy-le-Grand.
Le département du trésor américain l’a blacklisté, ce qui de facto mettait en danger la capacité de prise de décision de la FIDE au plus haut niveau. Tout contrat ou transaction financière faite par la FIDE avec la signature d’Ilyumzhinov aurait été certainement interdite par les autorités des USA. Cette situation préfigure probablement de changements prochains à la tête de cette organisation qui en aurait bien besoin.
Visiblement, le tumulte au sein de grandes fédérations internationales sportives, dont la FIFA fait la une depuis bientôt un an, touche à présent de plein fouet la FIDE.
Bonne lecture à toutes et à tous et bonne année 2016.
Bachar Kouatly