À la une des échecs depuis 1959

Vassily Ivanchuk, avec un score impressionnant de 8 sur 10, aura permis à l’Ukraine de renouer avec le succès aux Olympiades de Khanty-Mansiysk. Son intense travail ainsi qu’une connaissance encyclopédique des ouvertures, lui permettent de jouer sur tous les registres.

Sa partie complexe contre Jobava le Géorgien et sa partie précise contre Maxime Vachier-Lagrave nous ont montré, une fois de plus, l’étendue et la variété de son talent.

Malgré la présence de 5 équipes russes, l’Ukraine, par la qualité de ses joueurs, force l’admiration.

Kateryna Lahno, Ukrainienne également, a gagné le championnat du monde féminin de blitz organisé à Moscou.
Sa force de caractère et un travail efficace et permanent lui auront permis ce tour de force moins de 9 mois après la naissance de son fils !

Kirsan Ilyumzhinov a gagné le renouvellement de son mandat à la tête de la FIDE pour les 4 prochaines années sur le score sans appel de 95 à 55 face à Anatoly Karpov.
Il faudra que ce dernier et son équipe fassent une réelle analyse critique pour expliquer la déroute subie.

Afin de gagner le soutien de la communauté échiquéenne et des fédérations, il est nécessaire de travailler dès maintenant pour préparer l’avenir.

La critique principale que nous faisions à l’égard de l’équipe dirigeante actuelle de la FIDE est le manque de notoriété des grandes compétitions internationales.

L’enquête Callson sur l’état du jeu d’échecs en France démontre que l’écho des championnats du monde n’est plus entendu depuis le match Fisher-Spassky et les matchs Kasparov-Karpov.

Cela veut dire qu’en France, et probablement en Europe, depuis 20 ans le grand public ne reçoit plus d’informations marquantes capables de faire émerger de nouveaux noms.

Au niveau français, la situation n’est pas meilleure. L’effet Bacrot qui commença en 1997, lorsqu’il devint le plus jeune grand-maître de l’histoire, n’aura pas survécu au manque d’intérêt des médias généralistes pour le jeu d’échecs.

Le but de ce sondage n’est pas de pointer du doigt qui que ce soit, mais plutôt d’aider à la réflexion de tous ceux qui souhaitent que le jeu d’échecs puisse continuer à progresser.

Que certains des sondés aient déclaré que Patrick Bruel était champion de France d’échecs, montre de manière claire – s’il le fallait – que l’image que nous renvoyons de notre discipline est encore brouillée.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Bachar Kouatly