En bref
Permettez-moi de vous présenter le Tome 2 des Principes Fondamentaux de la Stratégie en vous narrant l’anecdote suivante :
Lors d’une soirée au club, je me souviens d’une partie amicale jouée entre deux passionnés, amateurs « éclairés » du jeu d’échecs. Le joueur maniant les pièces blanches paraissait très satisfait de son ouverture, nous expliquant que son sacrifice en b5 contre trois pions dans l’ouverture (une Sicilienne) était « théorique ». Après quelques remous, ils parvinrent à la position suivante :
Le trait est aux Blancs mais la meilleure suite échappa aux protagonistes, nous revinrent donc dessus à l’analyse et je leur présentai alors mes deux coups candidats :
1.♘xg7 et 1.♗h6
Le joueur avec les Blancs reconnu n’avoir jamais envisagé ces propositions, mais pourquoi ?
- Difficulté tactique ?
Peut-être, mais souvenons-nous qu’il sacrifia volontiers une pièce dans l’ouverture.
- Psychologique ?
Il est en effet possible que le fait d’avoir déjà sacrifié une pièce guide les Blancs à vouloir récupérer du matériel plutôt qu’à en sacrifier d’avantage.
- Stratégique ?
J’ai voulu en avoir le cœur net en lui demandant quel était le rapport matériel de la position.
Cette question l’étonna mais il finit par me répéter qu’il avait sacrifié une pièce contre 3 pions et, malgré mon insistance, le ♗g5 ne fut jamais mentionné…
Pourtant c’est un élément déterminant de la position car, malgré leur pièce de moins, les Blancs sont les seuls à disposer d’un Fou de cases noires et c’est donc logiquement que la recherche des coups candidats doit se porter sur cette couleur.
Or, le pion g7 est l’unique pion du roque à défendre les cases noires, les deux coups candidats 1.♘xg7 et 1.♗h6 prennent alors tout leur sens. Analysons-les :
1.♗h6 est malheureusement contré par le consolidateur : 1…♘e8 (mais pas 1...gxh6? 2.♕xh6 ♘e8 3.♖d6! ♕xh6 4.♘xh6+ ♔g7 5.♖xc6 et les Blancs disposent maintenant de 4 pions pour la pièce).
1.♘xg7! donne en revanche pleine satisfaction car après 1…♔xg7 2.♗h6+ ♔h8 (2...♔g8 3.♕g5+ ♔h8 4.♕g7mat) 3.♗xf8 et les Blancs ont maintenant 4 pions et une qualité pour la pièce en moins sans oublier l’affaiblissement de l’abri royal.
Si le calcul de ces variantes requièrent des bases tactiques, elles découlent néanmoins d’une compréhension stratégique de la position puisque tous les coups furent portés sur les cases noires, d’où l’importance de repérer le ♗g5 et de chercher à briser la résistance adverse sur cette couleur (le pion g7).
Ce livre s’appuie sur une vision positionnelle du jeu qui m’a été transmise par le Grand Maitre Iossif Dorfman et s’adresse aux joueurs désirant accéder à une compréhension stratégique autour des 2000-2200 Elo.
La notion de « jeu de couleur », qui fut présentée dans le tome 1, est approfondie dans 3 nouveaux chapitres et une large deuxième partie du livre est consacrée aux différents thèmes impliquant le Roi.
« Ce livre s’inscrit dans la continuité du premier tome de Marc Quenehen, expliquant des concepts stratégiques incontournables pour s’améliorer et que tout grand-maître à un jour travaillés.
Des exemples particulièrement bien choisis aideront le lecteur à non seulement comprendre le jeu des couleurs mais aussi à décrypter les idées d’ouvertures telles que la Sicilienne Richter-Rauzer du côté des Blancs ou de la Nimzo-indienne du côté des Noirs.
Nous savons également que plus d’un tiers des parties se jouent en finale. Vous trouverez des exemples concrets traitant de thèmes indispensables tels que l’activité du Roi ou le jeu de couleur dans les finales.
Je vous recommande donc ce livre qui est un excellent outil de travail pour le joueur de club qui veut progresser. » Marie Sebag, Grand-Maître et N°1 française.
