En bref
Si les échecs ne feront pas partie des disciplines olympiques de Paris 2024, cette excellente nouvelle ouvre la porte à une présence des échecs lors des prochains JO, par une association moins formelle, avec à la clef une visibilité considérable pour les échecs.
Il faut souligner le chemin parcouru depuis la fondation de la FFE en 1921. Dans les années 1920, elle compte à peine plus de 1000 membres, et lorsque Jacques Lambert devient Président en 1976 la plupart des clubs se réunissent encore dans des cafés.
Tout était alors à inventer pour organiser et développer les échecs : "Les comités départementaux n’existaient pas, les ligues n’étaient que des provinces tenues par des ducs, des barons qui faisaient ce qu’ils voulaient et ne savaient même pas les départements qui dépendaient de leur juridiction. Il n’y avait pas de catégories jeunes, de compétitions sérieuses à part la « Coupe de France ». Quand il n’y a rien, c’est facile de créer beaucoup !" (Jacques Lambert, interviewé par Georges Bertola 2020). Progressivement, les clubs d'échecs se structurent, quittent les troquets pour obtenir de véritables salles de jeu, et s'affrontent lors d'interclubs organisés et réglementés.
Une nouvelle étape essentielle est franchie en 2000 lorsque les échecs sont reconnus comme sport par la Ministre Marie-George Buffet, grâce aux efforts du Président Jean-Claude Loubatière et de son équipe, ouvrant aux clubs de nouveaux financements pour accompagner leur développement.
La reconduction de la convention-cadre entre la FFE et le ministère de l’Éducation nationale en 2017, en présence de Denis Masseglia, président du CNOSF, confirme le rapprochement entre la FFE et le mouvement olympique. En 2018, le Président de la FFE Bachar Kouatly lance alors la candidature des échecs comme sport additionnel lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré le rejet de cette candidature, l'exposition obtenue par le jeu d'échecs permet de le faire connaître aux principaux acteurs de l'olympisme.
La délégation, obtenue en mars 2022, confirme cette dynamique des échecs français. Processus entamé par le Président de la FFE Jean-Claude Moingt à partir de 2005, la délégation renforce les liens entre la FFE et son Ministère de tutelle, et apporte aux échecs de nouveaux moyens humains et financiers, en particulier pour le haut niveau. "Désormais, nos champions ainsi que nos meilleurs espoirs pourront être inscrits sur une liste ministérielle qui ouvre droit à un véritable statut" peut-on par exemple lire sur le site de la FFE.
Le chemin parcouru par le jeu d'échecs est immense, et ce depuis plusieurs décennies. L'intégration des échecs au mouvement olympique est à ce titre une nouvelle étape d'un long processus, qui a mobilisé depuis des décennies de nombreuses personnalités passionnées et volontaristes. Qu'elles en soient toutes remerciées !