L'Echec perpétuel au Roi blanc (1)

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En bref

"Les Blancs se trouvent en position inférieure et créent une menace, pour l'élimination de laquelle les Noirs sont obligés de donner l'échec perpétuel".

Le problémiste soviétique Filipp Bondarenko (1905-1993) traite le thème de "l'échec perpétuel au Roi blanc dans les études", dans une série d'articles publiés dans Europe Echecs, en janvier et février 1961. Au total, ce collectionneur d'études présente 16 compositions.

Il respecte la chronologie de leur création, en espérant que "cela montrera nettement comment est née et s'est développée l'idée".

Un thème rare

"Les études dans lesquelles les Blancs forcent les Noirs à donner échec perpétuel au Roi blanc se rencontrent très rarement, précise Bondarenko. Dans ma collection constituée d'environ sept mille études, j'en ai découvert en tout une trentaine se terminant ainsi.

J'ai nommé cette idée "l'échec perpétuel forcé" : les Blancs se trouvent en position inférieure et créent une menace pour l'élimination de laquelle les Noirs sont obligés de donner l'échec perpétuel".

1 - H. Rinck 1922

Avec le n°1, nous voyons une des premières "hirondelles". C'est une trouvaille de l'auteur durant son travail personnel d'investigation sur un matériel aussi sec et ingrat que deux Tours (sans pions), contre une force noire identique.

Henri Rinck (1870-1952) a composé beaucoup d'études avec ce matériel. Parmi elles, de façon inattendue, s'en trouve une contenant le germe d'une idée très rare qui se développera plus tardivement.

Dans cette étude, tout un complexe d'idées est brodé : les Noirs évitent la poursuite perpétuelle (thème de la chasse) et le pat, mais en échange sont contraints de donner échec perpétuel au Roi blanc.

2 - F.-J. Prokop 1925

Le premier compositeur qui ait travaillé l'idée de l'échec perpétuel forcé est le Tchèque Frantisek Josef Prokop (1901-1973). Il a étudié de façon détaillée cette variété de l'idée : dans la position finale, les Blancs menacent de façon réitérée d'être pat. Les Noirs leur enlèvent cette possibilité en donnant échec perpétuel. On a appelé cette variété de l'idée le "pat perpétuel".

Le n°2 est une des études de Prokop comportant ce thème. Dans la solution, le déplacement des pièces forme un dessin géométrique précis. Le Roi blanc et le Fou noir qui le poursuit tournent sans fin par les sommets d'un petit carré formé de diagonales.

3. - A. et K. Sarytchev 1929

Il y a beaucoup d'élégance dans la miniature des frères soviétiques Alexandre (1909-1986) et Kirill (1909-1950) Sarytchev, composée elle aussi sous la forme d'un "pat perpétuel".

Dans le final, les Cavaliers noirs s'unissent et se séparent, contraints de ne pas laisser sortir le Roi blanc de la zone d'échec perpétuel.

Solutions

1 - H. Rinck 1922

1...♔d2 2.♖e1 ♖a3 3.♖g8 ♖a7 4.♖g7 ♖a6 (4...♖xg7 5.♖e2+ ♖xe2 pat) 5.♖g6 ♖a5 6.♖g5 ♖h1+ 7.♔f2 ♖h2+ 8.♔f1 nulle.

2 - F.-J. Prokop 1925

1.♘f8+ ♔h8 2.♘g6+ ♕xg6 3.f8♕+ ♔h7 4.♗b1 ♗c3+ (4...♕xb1 5.♕f5+ ♕xf5 pat) 5.♔e3 ♗d4+ 6.♔d2 ♗e3+ (6...♕xb1 7.♕h8+ ♔g6 (7...♔xh8 pat) 8.♕h7+ ♔xh7 pat) 7.♔c3 ♗d2+ (7...♕xb1 8.♕xg7+ ♔xg7 pat) 8.♔d4 nulle.

3. - A. et K. Sarytchev 1929

1.e7 ♖e5 2.♗g3+ ♔xg3 3.e8♘f2+ 4.♔g1 ♘f3+ 5.♔f1 ♘h2+ 6.♔g1 ♘h3+ 7.♔h1 nulle.