En bref
A l'issue des Championnats de France, quel bilan tirez-vous de cette édition ?
J'ai beaucoup apprécié les lieux, au coeur de l'Université. Les joueurs ont eu à leur disposition de très belles salles, avec la possibilité de stationner juste à côté. C'est l'un des plus beaux Championnats auquel j'ai assisté, malgré les quelques incidents. Le club local, Caen Alekhine, a été très impliqué. Par exemple, la buvette a permis de créer une atmosphère très conviviale, grâce à la disponibilité et la gentillesse de ceux qui y ont travaillé.
Ce tournoi a été l'occasion de nouer des contacts avec la ville de Caen, qui ne se cantonneront pas à ce tournoi. Dès la rentrée scolaire, M. Duron, le maire de Caen, a annoncé que les écoliers caennais bénéficieront d'une initiation aux échecs. C'est un partenariat gagnant-gagnant, les enfants bénéficient des vertus éducatives et notre discipline conquiert de nouveaux pratiquants.
Sur l'aspect sportif, il faut d'abord noter la légère progression du nombre de participants. Il est toujours agréable de savoir que le chiffre augmente par rapport à l'édition précédente.
Dans le National A, je me réjouis de la présence des 3 joueurs français ayant atteint les 2700 Elo, ce qui montre que le niveau de ce tournoi progresse. Il a été très disputé, il était impossible de savoir qui allait être Champion. Avant la dernière ronde, Laurent Fressinet était légèrement favori. Au cours des parties, on a pu croire qu'Etienne Bacrot allait être sacré, mais c'est finalement Maxime Vachier-Lagrave qui l'a emporté. C'était une édition avec beaucoup de suspense !
Le National féminin a connu moins de suspense, mais Sophie Milliet est une très grande championne, qui a fait un très bon tournoi. Dans le National B, les deux qualifiés sont 2 joueurs du même niveau, mais avec un grand écart d'âge. C'est le grand père et le petit-fils ! J'aime beaucoup, ceci montre que notre discipline s'adresse à toutes les catégories d'âge.
Quelles améliorations pour l'année prochaine ?
Le prochain Championnat de France se déroulera à Pau, qui est une belle ville. Il faudra retenir ce qui a plu à Caen, par exemple le Chess Café dans la buvette, où Pavel Tregubov analysait les parties pour les spectateurs.
Il faut réfléchir afin d'améliorer la combativité, notamment dans le National. Douze jours, c'est peut être beaucoup, à moyen terme il faudra y réfléchir. Mais il faut garder la spécificité du Championnat de France, où les débutants ont la possibilité de côtoyer les meilleurs mondiaux. Quant au délai de 30 minutes, nous avons été contraint cette année de prendre des mesures très strictes, en raison de l'affaire qui a empoisonné les échecs français. Je suis conscient des soucis que cela pose, aussi bien aux spectateurs qu'aux journalistes.
Europe Echecs a assuré un suivi vidéo de ces Championnats. Pensez-vous que ce type d'expérience doit être reproduite dans les principales compétitions (championnat jeune, top 12) organisées par la FFE ?
Europe Echecs est une institution des échecs en France. Il est méritoire dans le contexte actuel de maintenir une revue de qualité. Il n'y a pas concurrence entre la FFE et Europe Echecs, chacun évolue dans des registres différents. Chacun bénéficie du développement de l'autre.
Personnellement, je suis favorable à la présence d'Europe Echecs, mais il appartient au bureau de décider. Il faut également rappeler que nous sommes tenus par des contraintes financières.