En bref
La plupart de ses problèmes n'ont pas vieilli et leurs clés diaboliques font toujours souffrir les solutionnistes. Rappelons qu'il est né à Philadelphie en 1841 et qu'il fut un joueur de bonne force et participa notamment au tournoi de Paris 1867.
Le problémiste français Roger Diot s'efforce, en quatre séries de huit diagrammes, de s'acquitter de ce devoir : « un aperçu valable de la manière du « roi du problème » ne pouvait avoir de moindres dimensions ».
Voici le deuxième de ces quatre articles publiés par Europe Echecs en 1961 et 1962 : 2/4 Thèmes.
N°9
N°10
N°11
Et voici les grands thèmes stratégiques (combinaisons directes) auxquels le nom de Loyd reste attaché.
N°12
N°13
N°14
Nous terminons par le thème indien, la plus ancienne combinaison à coup critique (1845), dont Loyd, bien qu'il n'en soit pas l'inventeur, a su nous révéler divers aspects originaux. On sait que la manuvre blanche se propose, là aussi, de lever un pat. Mais l'auto-interception qu'elle obtient n'est, cette fois, que provisoire, puisque la pièce critique sera démasquée pour le mat.
N°15
N°16
Solutions
N°9 - Leipziger Illustrierte Zeitung 1869
Le n°9 expose une idée que Loyd affectionne : le duel de la Dame blanche et d'un Fou noir. Après la fine clé 1.♕f1, les Noirs doivent parer la menace longue 2.♕b1 (attaquant la case h7) 2...g6 3.♕xa1 mat. D'où les défenses 1...♗c3 (ou ♗d4) et 1...♗e5 (ou ♗f6) respectivement déjouées par 2.♕d3! et 2.♕f5 ! ; et si 1...g3 2.♘g6+. Cette belle stratégie d'opposition fut fort goûtée des solutionnistes et assit solidement la réputation de Loyd en Allemagne, où ce problème fut composé et publié.
N°10 - Illustrated London News 1867
Dans le n°10 (1.♕g8!), même choix précis de la cas-clé, mais cette fois avec zugzwang. Après 1...d5 2.♕g4! : nouveau zugzwang. Après 1...♗c6 2.♖d5, les Blancs mettent le Fou noir hors jeu, utilisant son franchissement critique de la case d5 (forme de souricière). Si 1...♗f3 2.♔xf3.
N°11 - Bell's Life in London 1867
Dans le n°11, le Fou noir lutte contre deux Tours blanches qui lui donnent la chasse : 1.♖ff6! ♗c7 (1...♗e7 2.♖bd6, Fou joue suivi de Tour prend Fou) 2.♖fd6, Fou joue suivi de Tour prend Fou. Simple, mais amusant.
N°12 - New York Clipper 1856
D'abord le Loyd-Turton : 1.♕g1 -- 2.♗f2 -- 3.♗xb6 -- 4.♕c5#. Deux pièces de longue marche se doublent et se soutiennent sur une certaine ligne (ici la diagonale g1-a7), après que la première ait effectué un coup critique (doublement Turton). La forme Loyd du thème se caractérise par le fait que la pièce jouant le coup critique (la Dame) est plus forte que celle qui passe devant elle (le Fou).
N°13 - Cincinnati Dispatch 1858
Nous avons encore un coup critique dans le n°13, dont la première variante (1.♗a8 g5 2.♕b7 -- 3.♕h1#) montre le dégagement de Loyd : la clé libère la grande diagonale, que la Dame parcourt dans l'autre sens au 3e coup. Notez que le Fou (pièce « dégageante ») ne joue aucun rôle dans ce mat. Il ne participe au jeu que dans la dernière variante non thématique : 1...♘d6 (f4 ♔f1) 2.♕b6 (♕g6 ♕xf5+).
N°14 - Conc. Cleveland Leader 1876
De nouveau un « sacrifice passif » sous forme de coup critique dans le n°14, mais cette fois le but de la manuvre blanche est de lever un pat virtuel. Après 1...f4, il est clair que les Noirs n'auront rien à jouer, d'où la clé : 1.♗a7! préparant l'interception définitive du Fou par le Cavalier : 1...f4 (si 1...♔e4 ♕g3 suivi du mat) 2.♘b6! ♔e3 3.♕d3#. Thème Cheney-Loyd, le nom de Loyd était traditionnellement associé à celui de G. N. Cheney, auteur du prototype (1860).
N°15 - Chess Monthly 1857
Dans le n°15, une évacuation de case précède la manuvre thématique : 1.♔a2 e3 2.♖a1! e2 3.♘b1, Fou joue par exemple 3...♗a5 4.♘d2#.
N°16 - Chess Monthly 1860
Il n'est pas question de pat dans le n°16, où les deux camps coopèrent. Mais on y reconnaît aisément la manuvre indienne (coup critique et mat à la découverte) : 1...♔f6 2.♖a8 ♔g7 3.♗b8 ♔h8 4.♗e5#. Un aidé qui vaut bien ceux d'à présent !