À la une des échecs depuis 1959

La francophonie d’aujourd’hui est le reflet de la position de la France dans le monde. Sans moyens économiques conséquents il est impossible d’endiguer le déclin d’une langue et de sa culture.

Il y a 85 ans lorsque la Fédération Internationale des Echecs fut créée, le sigle F.I.D.E. ainsi que ceux des fédérations et institutions internationales étaient en français.

Aujourd’hui près du logo F.I.D.E., il est inscrit «World Chess Federation» car l’anglais a de facto supplanté notre langue.

Afin de faire prospérer les peuples francophones, il est nécessaire de maintenir le flambeau de la langue et faire partager la joie de son utilisation.

Lorsque Raoul Bertolo et les amis d’Europe Echecs ont décidé de créer ce magazine en 1959, ils avaient un objectif : développer le jeu d’échecs. Ils auront réussi un autre objectif important, permettre depuis 50 ans à la langue française un rayonnement dans le monde des échecs. Grâce aux N.M.P.P. (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne) et à nos abonnés, ce journal est distribué et lu dans 70 pays.

Dans un monde qui tend à l’uniformisation pour des questions de rentabilité, et qui vient d’être secoué par une crise plus grave que celle de 1929, il est important de se battre afin que les différences émergent.

Les différences nous enrichissent car elles permettent la découverte de l’autre. Europe Echecs, à sa modeste manière, essaye de progresser quotidiennement à travers ce chemin escarpé où les chausse-trappes ne manquent pas.

Mais le défi et l’exigence de se surpasser ne sont-ils pas les meilleurs stimuli pour continuer à donner un sens à l’existence ?

C’est ce que font en permanence les G.M.I. francophones qui ont livré leurs impressions. Qu’il s’agisse de Pelletier, d’Alberto David, d’Hicham Hamdouchi ou de Luc Winants (qui s’exprime avec la truculence que nous lui connaissons), ils nous ravissent par la franchise avec laquelle ils expriment leurs situations personnelles.

Le dénominateur commun, entre les G.M.I. francophones et mondiaux, est le choix conscient qu’ils ont fait d’essayer de mener une vie en accord avec leurs désirs profonds.

Un ami des échecs, Daniel Pergericht, chroniqueur échiquéen au quotidien belge « le Soir », vient de nous quitter. J’adresse les condoléances de toute la rédaction à sa compagne et à sa famille.

L’équipe d’Europe Echecs vous souhaite de passer un bel été.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Bachar Kouatly