À la une des échecs depuis 1959

Les élections, qui auront lieu le 29 mars pour la présidence de la F.F.E., sont déjà scellées depuis le 31 janvier dernier, date à laquelle le comité directeur de la fédération a entériné l’invalidation de la liste de Chely Abravanel. Ce manque de compétition est, à mon avis, révélateur d’un malaise général de la société française. J’espère que cette apathie ne signe pas un début de désintérêt pour le jeu d’échecs.
Le scrutin de liste, voulu par l’équipe en place, assèche de manière considérable l’expression de certaines personnes qui refusent de perdre leur indépendance au nom d’une discipline castratrice, ne permettant pas au débat de s’instaurer.
L’argument cité lors de la dernière campagne : « … pour qu’il n’y ait pas de farfelus qui se présentent » est invalidé par le fait que la liste de Jean-Claude Moingt a dû être remaniée car de nombreuses personnes qui s’étaient présentées soit n’ont pas beaucoup travaillé, soit ont servi des intérêts qui n’étaient pas toujours louables.
Europe Echecs a joué, lors des 4 dernières années, un rôle d’acteur impartial du monde des échecs.
Sans complaisance lorsqu’il est nécessaire de dire tout haut ce qui ne va pas, le magazine a aussi apporté sa contribution en aidant et finançant les organisations des championnats de France à Chartres en 2005 et Besançon en 2006.
Nous avons également soutenu le président de la F.F.E lorsqu’il s’est agi qu’il soit rémunéré pour sa fonction. Aujourd’hui, les choses sont claires et le président de la F.F.E., moyennant cette rémunération, peut consacrer une grande partie de son temps au développement des échecs.
Il faut souhaiter que Jean-Claude Moingt et sa nouvelle équipe réussissent à renforcer l’audience des échecs par une politique clairement définie avec des objectifs ambitieux lors des 4 prochaines années.

Le jeune Sergueï Karjakin, qui n’en finissait pas de jouer les seconds rôles chez les jeunes étoiles, vient de briser une barrière psychologique en gagnant le tournoi majeur Corus A à Wijk aan Zee.
Le jeune Fabiano Caruana confirme son immense talent en gagnant le Corus B.
Dans le Corus C, Wesley So survole l’épreuve en finissant seul 1er tandis que le jeune Russo-Népalais Anish Giri fait une entrée éblouissante en devenant grand-maître à l’âge de 14 ans.
Enfin, nous avons voulu faire parcourir la Russie des échecs par le biais des interviews de Kramnik, Dorfman et Vaisser qui enrichissent ce dossier.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Bachar Kouatly