À la une des échecs depuis 1959

Mais les grands événements, dans l’histoire des échecs, ont toujours été organisés par des mécènes passionnés par ce jeu.
Le jeu d’échecs a rarement été soutenu par un sponsor car le retour sur investissement classique pour d’autres sports ne fonctionne pas avec les échecs.
La force de ce jeu demeure l’imaginaire qu’il peut drainer auprès du grand public.
Le jeu d’échecs a conquis ses lettres de noblesse depuis des siècles. L’automate du 19e siècle montrait déjà une certaine fascination pour ce jeu.
La littérature n’a pas manqué d’utiliser des thèmes aussi variés que celui d’Alice de Lewis Carroll, ou du roman policier tel que « Le tableau du maître flamand » d’Arturo Pérez-Reverte. René-Victor Pilhes, dans le numéro 296 d’Europe Echecs, évoque de manière très intéressante la concurrence entre le jeu d’échecs et la littérature.
Les arts ont également utilisé le jeu d’échecs comme vecteur depuis la nuit des temps.
Le nouvel ouvrage que vient de publier Yves Marek « Art, échecs et mat » est tout simplement sublime.
C’est un des plus beaux livres d’art traitant le thème des échecs que j’ai pu consulter.
Le classement original thématique et la richesse de l’iconographie ainsi que la variété des artistes sont prodigieux.
Yves Marek a été le rédacteur de la loi sur la francophonie lorsqu’il était chargé de mission chez le Ministre de la Culture Jacques Toubon.
Quand il fut conseiller culturel à la présidence du Sénat, il a également organisé de superbes expositions au Palais du Luxembourg.
Sa passion du jeu d’échecs lui a fait ouvrir ses portes à de nombreuses manifestations échiquéennes dont la simultanée de Kramnik dans les Jardins du Luxembourg en juin 2002.
Voilà l’exemple d’un homme qui a soutenu de manière considérable le jeu d’échecs.
La difficulté pour ce jeu dans la crise sera l’accès à des financements afin de continuer à organiser de superbes événements où les champions jouent souvent des parties extraordinaires. Une baisse des subventions des collectivités locales est une autre difficulté qui pourrait subvenir.
La force du jeu d’échecs est qu’il a toujours vécu dans la pénurie car il n’a jamais eu de moyens financiers extraordinaires à sa disposition.
Par ailleurs, la représentation de ce jeu dans l’histoire de l’humanité est bien plus ancrée et plus solide que nous ne pouvons l’imaginer.

Bonne lecture à toutes et à tous.

Bachar Kouatly